Ramadhan, est le mois de la spiritualité, de la convivialité, de la consommation, voire de la surconsommation. Cette surconsommation s’accompagne généralement par une baisse d’activité et par conséquent, d’une baisse de productivité dans certains secteurs clés de l’économie nationale comme l’industrie et l’agriculture. Quel impact sur l’économie nationale ?
Certains économistes précisent que la productivité des travailleurs décline de 35 à 50% à cause des changements d’horaires et des comportements. Cependant l’impact économique du Ramadhan est difficilement calculable.
Il est vrai que l’économie stagne et se replie, comme le souligne une publication marocaine. Les rendez-vous ou décisions stratégiques peuvent être reportées après le jeûne, notamment au niveau gouvernemental. Mais aucun chiffre n’indique que les salariés pratiquant le Ramadhan travaillent moins pendant cette période. Cependant certains économistes évaluent le manque à gagner de l’économie des pays pratiquants à plus de 20%.
Certains secteurs connaissent un ralentissement pendant le mois du Ramadhan, en particulier le tourisme local. En fait, les musulmans voyagent moins durant la période. Une baisse des nuitées globales de l’ordre de 44% et de 59% a été enregistrée pour les résidents au cours du mois de juillet, indique dans une étude le Haut-commissariat au plan (HCP) au Maroc. Des analystes marocains indiquent que les autres secteurs influencés par les changements qu’entraine le mois de Ramadhan sont l’industrie, l’agriculture et les services. Le transport ferroviaire connait également un ralentissement considérable.
En revanche, d’autres secteurs, tels l’habillement et l’alimentation, enregistrent des excédents commerciaux durant cette période, ce qui est un point positif pour l’économie. En effet, c’est le mois de la consommation par excellence. Ce mois de surconsommation et d’hospitalité met en valeur plus que jamais le zèle culinaire et l’emportement ménager. En moyenne, la consommation croit de 30% durant le Ramadhan. Ainsi, les restaurants, les épiceries et surtout les cafés en profitent. Ils offrent en fait aux habitués la possibilité de se retrouver après la rupture du jeûne dans une ambiance festive.
A la fin du mois bénit l’économie retrouve son cours normal. La consommation se calme et les tarifs baissent. Le taux de productivité augmente à nouveau, et les transports ferroviaires reprennent leur activité normale. Les services au Maghreb prévoient à leur tour un surcroit d’activité, notamment en tourisme local au mois d’août.
C’est la quatrième année consécutive que le mois de Ramadhan coïncide avec l’été. Cela n’est pas sans impact sur l’économie ; le secteur du tourisme semble être le plus affecté.
Cette année, le Ramadhan en plein été pousse de nombreuses familles à avancer leur retour des vacances. Ce qui se répercute négativement sur le chiffre d’affaires des professionnels du secteur. Une perte sèche de revenus pour ces pays où le tourisme tourne d’ordinaire à plein régime tout l’été.
Ainsi, il y a lieu de dire que la question de la rentabilité pour les professionnels du tourisme, durant ce mois, se taillera la part du lion dans leur stratégie commerciale. D’ailleurs des offres et des tarifs promotionnels sont proposés par certains hôtels dans l’espoir de voir quelques clients se pointer à la réception, même si, a priori, rien n’est gagné d’avance, d’autant que les Algériens préfèrent rester chez eux durant ce mois sacré.
Mohamed Sefsafi