Le gouvernement semble prendre les taureaux par les cornes. Il mise sur l’ouverture d’un marché de proximité dans chaque wilaya pour juguler la flambée des prix. Les espaces de la Safex aux Pins-Maritimes constitueront la vitrine de cette tentative de protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Viandes rouge et blanche, habillement, produits électroménagers seront proposés à des prix moins élevés pendant tout le mois de Ramadhan.
Le second objectif de l’opération est d’encourager la production nationale. Une bonne proportion des produits affichés sont fabriqués localement. Le gouvernement encourage également la multiplication des points de vente de proximité en particulier de viandes et de produits laitiers.
Mais la question est de savoir si cette année, la taille critique sera atteinte avec ces espaces commerciaux suffisants permettant de juguler la flambée des prix récurrente à chaque Ramadhan. Les marchés de proximité atténueront sans doute les effets persistants d’une désorganisation du marché, d’autant que deux facteurs jouent en faveur des consommateurs : une offre de saison importante notamment pour la pomme de terre et une meilleure disponibilité en produits de large consommation notamment en viandes avec l’apport des importations.
Mais ne soyons pas naïfs. Les forces spéculatives vont, d’une part, tout faire pour faire avorter ces actions du gouvernement via notamment la rétention de produits.
D’autre part, la désorganisation des circuits de distribution est telle qu’il ne faut pas s’attendre à une accalmie totale. Car les conditions d’une protection durable du pouvoir d’achat des citoyens ne sont pas réunies : la disponibilité de marchés de gros et d’abattoirs modernes, une chaîne du froid couvrant les besoins, une offre en viandes et en fruits et légumes plus importante, un marché à terme de devises permettant de protéger les entreprises contre les glissements du dinar par rapport à l’euro et au dollar, la traçabilité des transactions et une identification des intervenants dans la chaîne de distribution ainsi qu’un système de contrôle efficace.
Tout un programme qui tarde à se concrétiser. Faute de volonté politique. Encore une fois, pendant ce Ramadhan, il n’est pas sûr que la tendance sera inversée.
K. R
