Ramadhan: conseils aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux malades chroniques

Ramadhan: conseils aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux malades chroniques

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a publié à l’occasion du mois sacré de Ramadhan une brochure contenant des conseils et la conduite à suivre pour les personnes âgées, les femmes enceintes et les malades chroniques durant leur jeûne.

Ainsi, pour les personnes âgées (à partir de 65 ans, selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé), le ministère note que le jeûne est habituellement aisé à observer pour celles indemnes de maladies chroniques. Toutefois, il est déconseillé pour celles dépendant d’une tierce personne en raison d’un handicap moteur ou mental, celles atteintes d’une ou plusieurs maladies sous multiprise médicamenteuse et celles dénutries.

En outre, plus la personne avance en âge, plus sa résistance aux efforts diminue et à un certain niveau de faiblesse, elle ne doit plus jeûner pour sauvegarder ses réserves et sa santé.

S’agissant des femmes enceintes, le jeûne ne constitue pas de danger pour la mère, en bonne santé, ni pour le foetus, qui s’alimente exclusivement des réserves de sa mère. La femme enceinte doit manger de manière variée, équilibrée et saine, pour éviter de puiser dans ses réserves et risquer une dénutrition.

Cependant, en cas de risque de santé pour elle ou pour son foetus, l’avis du médecin est nécessaire.

Le lait de la mère étant irremplaçable, vu sa valeur nutritive pour le nourrisson, elle peut ne pas jeûner s’il y a un risque pour sa santé ou celle de son enfant.

Concernant les personnes qui prennent des médicaments, il est conseillé de ne procéder à aucun changement thérapeutique sans l’avis de leurs médecins. En effet, les changements du schéma thérapeutique sans avis médical pendant le jeûne peuvent avoir des effets négatifs, dont des risques d’intoxication médicamenteuse.

Pour les personnes diabétiques, le ministère prévient que le jeûne comporte des risques: coma en cas d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie, ainsi que déshydratation et thrombose. Il est déconseillé dans les situations de diabète de type 1 (insulinodépendant) et de type 2, qui touche surtout les adultes.

Le jeûne est autorisé si le diabétique de type 2 non compliqué et bien équilibré par les règles hygieno-diététiques et/ou antidiabétiques oraux, après avis médical. Le ministère de la Santé conseille, aussi, de procéder à l’auto surveillance glycémique par des glycémies capillaires, avant et après les repas (f’tour et s’hour). En cas de malaise, il faut interrompre le jeûne.

Le jeûne est, en revanche, contre indiqué pour les personnes souffrant d’hypertension artérielle maligne, instable, traitée par deux ou plusieurs médicaments et en cas de complications: coronaires, cérébro-vasculaires et insuffisance rénale.

Le jeûne est autorisé si le patient est stabilisé et traité par un seul médicament en une seule prise sans autre maladie associée. Il doit, cependant, rompre le jeûne en cas de pic hypertensif et de survenue d’une complication. Il est conseillé, à ce titre, de contrôler la tension artérielle de façon régulière.

Evoquant d’autres maladies, le ministère de la Santé indique que le jeûne est déconseillé pour les personnes souffrant d’ulcère. Il est, néanmoins, autorisé chez le patient qui a un ulcère cicatrisé de plus de 6 mois et sous traitement protecteur gastrique.

Dans le cas de maladies cardio-vasculaires, le jeûne est déconseillé pour tout patient souffrant d’insuffisance cardiaque, avec ou sans hypertension artérielle, d’infarctus du myocarde de moins de 3 mois, d’angor instable ou soumis à une prise médicamenteuse multiple (plus de 2/jour).

Pour l’asthme, aucune relation n’est établi avec le jeûne. Toutefois, en cas de mal asthmatique, l’arrêt du traitement pendant le jeûne peut aggraver la situation.

Le ministère de la Santé met en garde, d’autre part, pour les malades atteints d’épilepsie, contre les crises comitiales à l’arrêt du traitement et contre de possibles complications traumatiques occasionnées par les chutes.

Concernant les maladies rénales, en général le jeûne est déconseillé pour les dialysés, les transplantés (si le traitement est contraignant, 2 à 3/j). En cas de maladies rénales aigües, le jeûne est strictement interdit.