Ramadhan à Alger, Des aménagements divers enjolivent la cité

Ramadhan à Alger, Des aménagements divers enjolivent la cité

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Alger en ce mois de jeûne ne s’abstient pas de faire des efforts. Mieux, d’accomplir des prouesses. Son apparence ne cesse d’enregistrer des améliorations à tout point de vue.

Au quotidien, le relookage des façades d’Alger, le bitumage de ses routes, et même l’entretien de ses chaussées, se fait au quotidien. Même que certains citoyens bien qu’heureux de ces transformations, ne peuvent s’empêcher d’émettre des remarques sur les échafaudages qui pendent le long des immeubles, car gênés dans leur déambulation à travers les artères. Même si cette gêne est, dans la plupart des cas, due à l’occupation des trottoirs par des automobilistes qui y garent à toute heure de la journée leur véhicule.

Résultat : les piétons slaloment quand cela est possible entre les voitures, sinon, ils vont à cloche-pied du trottoir à la chaussée, au péril de leur vie. A cela viennent s’ajouter les grands bacs d’ordures couleur métallisée qui parsèment les trottoirs et quand cela déborde, on aboutit fatalement encore sur la chaussée, avec les mauvaises odeurs en plus. Une situation sur laquelle devraient également se pencher les pouvoirs publics, d’autant que beaucoup de paramètres ont été mis en exergue, pour être pris en charge, soignés et entretenus. Ainsi en est-il du centre-ville sur les hauteurs d’Alger. D’abord avec ces scènes en plein air qui animent la cité aux veillées tardives. La Grande-Poste par exemple. Puis ces grandes banderoles qui annoncent en plus de l’aménagement de chapiteaux, la meïda de Ramadhan pour les plus démunis.

Décors qui habillent toute la côte et qui rendent compte de cette richesse sociétale qu’est la solidarité en tant qu’entité et constante indestructible ; même si par ailleurs les travers du modernisme ont pénétré les mœurs depuis longtemps, comme la violence qui s’éprend de la société, surtout pendant le mois de Ramadhan. Alger s’anime de bon cœur, aux alentours de la rupture du jeûne pour tomber dans une léthargie à l’heure de la sieste estivale. Puis retour aux bruits sous toutes ses formes. Et ce sont les jeunes qui trouvent leur compte. D’abord en s’inventant des jeux dans les quartiers mal éclairés ou pas du tout. Des parties de foot, des tours de piste à bicyclette qui passe d’un enfant à un autre, ou encore cette fête où on joue de la percussion sur cet instrument fétiche, la derbouka, entre fillettes. Sinon, à la nouvelle mode, les adolescentes, à défaut d’avoir un centre d’intérêt en public, se réfugient sur les paliers des cages d’escalier pour tapoter sur leurs tablettes en surfant sur Facebook, quand elles ne conversent pas jusqu’à l’heure du s’hour…

Les jeunes et les enfants d’abord

Les plus veinards sont certainement ces enfants et ces jeunes qui se retrouvent entre potes dans ces stades de proximité autour d’un match sérieux et pour l’honneur, s’il vous plaît, parce que souvent la revanche est là… Depuis quelques mois, en effet, ces infrastructures ouvertes aux jeunes sont investies en fin de journée ou les week-ends, en dehors du mois de Ramadhan. Et depuis son avènement, ces structures de jeunesse bien éclairées sont prises d’assaut en soirée. Et avec le respect des lieux qui restent propres et sans aucun dommage à la pelouse ou à l’infrastructure mise en place. Les jeunes se régalent à satiété en se dépensant, libérant ainsi les mauvaises ondes, refoulant les pulsions les plus négatives. Dans ce contexte, toute violence recule et se fait moindre. Il était temps. De la rampe Ben Boulaïd à la cité Malki, en passant par Fontaine Fraîche, le tour est joué par les autorités locales qui participent à une prise en charge effective des jeunes désœuvrés ou autres.

Ce sont alors des matchs de foot à la lumière des lampadaires en ces veillées bien sportives de Ramadhan. Des équipes du quartier qui disputent des parties sous l’œil connaisseur des badauds venus soutenir leur camp derrière la grille et à chaque supporter ses slogans. Du côté de Frais Vallon, l’aménagement d’espaces de jeux est aujourd’hui effectif. Qui peut dire qu’un certain 10 novembre 2001, il y a eu une furie des eaux qui ont emporté un millier de personnes ? Ce qui était un vaste chantier de boue n’est plus qu’un cauchemar. Parce que de part et d’autre de cette route qui se trouve à la croisée de plusieurs itinéraires ralliant Alger centre, il y a de la vie. Elle palpite dans les toboggans, balançoires et autre jeux récréatifs pour les enfants érigés sur le côté de la bretelle, elle aussi enjolivée. Entre un carré et un autre aménagé et ceinturé par des pitons verts pour laisser circuler les eaux, il a été travaillé des espaces verts recouverts de gazon et fleuri. Les garde-fous sont ainsi embellis pour couvrir la froideur du béton. Et le travail se poursuit sous un soleil de plomb pour ces nombreux ouvriers qui n’observent pas de trêve en ces jours de carême et même si les automobilistes sont retardés dans leur cadence, roulant pare-choc contre pare-choc…

Un autre visage

En cet endroit, qui change chaque jour de visage, à mi-chemin entre Alger centre et les hauteurs de la capitale, le téléphérique n’attend que le signal pour démarrer et venir à la rescousse des usagers de transport public en direction de Bouzaréah. Une véritable soupape qui vient soulager les riverains, libérés des longues files d’attente aux arrêts de bus et des lubies des transporteurs privés qui continuent d’imposer leur loi. Vivement le démarrage de ce moyen de transport ! En ce Ramadhan clément par la température que connaît ce mois de juillet, la courbe ascendante amorcée depuis quelques jours, accélère le rythme des jeûneurs préoccupés depuis par les achats inhérents à la fête de l’Aïd El Fitr. Les plus futés ont déjà fait leurs emplettes à la veille de Ramadhan déjà, sinon, dès ses premiers jours. Les prix, eux, ne connaissent pas la chute espérée. Une aubaine pour les commerçants qui font étalage de leurs nouveautés, y compris dans les tarifs pratiqués. En attendant de faire mieux, entendre par là pire, pour les ménages s’entend, à la rentrée des classes qui est à nos portes. Juste un mois nous sépare de cette autre ultime dépense incontournable. En attendant, si des vacances n’ont pas d’ores et déjà été programmées, il reste à puiser dans un budget qui en a vu bien d’autres. Sinon, le sacrifice est au bout des comptes !

Saliha Aouès