Le ramadan est là et les spéculateurs aiguisent leur stratégie pour en tirer d’immenses profits. Face à ces derniers, l’Etat, par la bouche de son ministre du Commerce, suggère aux citoyens une «consommation rationnelle», seul palliatif pour éviter que le feu ne soit mis aux prix.
Le ministre du Commerce a appelé une nouvelle fois, les citoyens à «une consommation rationnelle» durant le ramadan, quel doux euphémisme !.
Pour lui, c’est une attitude qui devrait empêcher les commerçants à la spéculation. Face à la hausse récurrente des prix qui se manifeste durant ce mois sacré en particulier, M. Benbada n’a pas trouvé d’autre palliatif que de suggérer aux consommateurs de résister à la tentation des achats de produits alimentaires afin de contribuer à la baisse de la demande et faire ainsi pression sur les prix «soumis à la loi de l’offre et de la demande», pour paraphraser les spécialistes. S’exprimant en marge de la clôture de la session de printemps au Sénat, Mustapha Benbada a mis en garde contre cette gloutonnerie qui s’empare du jeûneur pendant le mois sacré, un comportement alimentaire qui pourrait, selon lui, mettre le feu aux prix.
Le ministre avait déjà lancé un appel identique fin juin, depuis Mostaganem. «J’appelle le citoyen à une consommation rationnelle, particulièrement durant la première semaine du ramadan pour ne pas contribuer indirectement à une hausse des prix.»
Pour Mustapha Benbada, «toutes les conditions sont réunies pour assurer la disponibilité des différents produits durant ce mois sacré». L’Etat a pris toutes les mesures avant l’arrivée du ramadan pour inonder les marchés par des quantités supplémentaires de produits alimentaires, à savoir les céréales, la semoule, la farine, les légumes secs, le lait et ses dérivés et bien d’autres denrées de première nécessité».
Ce qui est sûr c’est que ces appels n’ont aucune chance d’être entendus et constituent en fait, la voie de la facilité devant une situation qui verra les consommateurs saignés à blanc. N’y a-t-il vraiment pas d’autres moyens de refréner cette propension à la spéculation. L’Etat est-il limité dans ses moyens de lutte contre la spéculation ?
Samia Lounes