Raids israéliens sur Gaza : Ahmed Jaabari, chef militaire du Hamas, tué

Raids israéliens sur Gaza : Ahmed Jaabari, chef militaire du Hamas, tué

L’aviation israélienne a lancé mercredi après-midi une attaque d’envergure contre Gaza, tuant, dès 15h, Ahmad Jaabari, le chef des opérations militaires du mouvement islamiste. Celui-ci promet « l’enfer » à l’Etat hébreu.

Les opérations ont commencé au milieu de l’après midi. Le Hamas affirme qu’Israël a pour l’instant mené vingt raids. Nouveau bilan de la journée selon le Hamas : neuf morts, dont Ahmad Jaabari. D’autres sources évoquent sept victimes. L’Egypte rappelle son ambassadeur. Et le Hamas promet vengeance.

Qui était Ahmad Jaabari

Ce haut responsable au sein de la branche armée du Hamas a péri ce mercredi dans la bande de Gaza, où Israël a lancé une opération d’envergure. En 2007, Ahmad Jaabari avait joué un rôle déterminant dans la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas au détriment du Fatah. C’est aussi lui qui avait livré en personne le soldat israélien Gilad Shalit à l’Egypte en 2011.

Dépeint comme un homme très prudent, Ahmad Jaabari, tué ce mercredi par un raid israélien , était sorti de l’ombre au moment de la libération du soldat Shalit. Officiellement lieutenant des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, Ahmad Jaabari, 52 ans, était connu à Gaza comme « le général », ou « le chef d’état-major« . En 2003, il était devenu de fait le chef exécutif de la branche armée du Hamas à la suite d’un raid israélien au cours duquel Mohammad Deïf avait été blessé.

Un homme longtemps resté discret

Ahmad Jaabari était présenté comme l’un des hommes les plus secrets du Hamas, avant de sortir de l’ombre pour négocier l’échange de Gilad Shalit. C’est lui qui avait remis personnellement le soldat israélien aux médiateurs égyptiens le 18 octobre 2011. A la surprise générale, il s’était laissé filmer ce jour-là, vêtu en civil, ses lunettes dans la poche de sa chemise, sortant Gilad Shalit du véhicule qui l’amenait et le remettant de sa main aux officiers du renseignement égyptien.

Son parcours

Diplômé en histoire de l’Université islamique de Gaza, Ahmad Jaabari est arrêté par Israël en 1982, alors qu’il militait au Fatah, le mouvement nationaliste palestinien. Il passe ensuite 13 ans en prison pour la planification d’opérations anti-israéliennes et rejoint le Hamas, dont il rencontre les principaux dirigeants: Abdelaziz Rantissi, Ismaïl Abou Chanab, Nizar Rayyane et Salah Chéhadé.

Ses activités aux côtés de Salah Chéhadé et Mohammad Deïf lui valent d’être arrêté en 1998 par la Sécurité préventive palestinienne et détenu pendant près de deux ans. Lors du déclenchement de la deuxième Intifada en 2000, Ahmad Jaabari contribue à la professionnalisation des Brigades Ezzedine al-Qassam, rappelle Aymane Taha, un dirigeant du Hamas. Il jouera également un rôle déterminant dans la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas au détriment du Fatah en juin 2007.

Il a réchappé à plusieurs tentatives d’assassinat. Ahmad Jaabari n’a pas été épargné par les tentatives d’assassinat israéliennes, dont un raid aérien en 2004 a coûté la vie à son fils aîné, son frère et plusieurs de ses cousins.  « Il se déplace très prudemment, sans escorte ni convoi« , expliquait en 2011 Abou Abdallah, un ami, en usant d’un pseudonyme. « Il s’entoure des plus grandes précautions face à tout ce qui pourrait représenter un risque, même une chance sur un million, et n’a pas de téléphone portable« , précisait-il.