Rahabi: « Le dialogue reste la voie la moins coûteuse et la moins longue pour régler la crise »

Rahabi: « Le dialogue reste la voie la moins coûteuse et la moins longue pour régler la crise »

Dans une interview accordée à Radio France internationale (RFI), l’ancien ministre, Abdelaziz Rahabi, a affirmé que le dialogue est la voie la « moins coûteuse » et la « moins longue » pour régler la crise politique en Algérie, soulignant que seules les élections peuvent donner de l’expression réelle de la volonté populaire.

Pour l’ancien ministre, « seules les élections peuvent donner de l’expression réelle de la volonté populaire. Ce n’est pas un accord politique qui va refléter la volonté des Algériens. Le pays se trouve dans « un vide constitutionnel qui s’aggrave et l’impasse politique devient chaque jour plus grande »,

« Nous avons convenu de sortir avec une plateforme qui pose les mesures de confiance et d’apaisement que le gouvernement doit prendre avant d’aller au dialogue et qui propose également une instance qui organiserait les élections, (révise) le fichier électoral, (gère) les élections et leur contrôle et la proclamation des résultats par cette instance qui se substituerait, dans ce cas précis, au Conseil constitutionnel qui a perdu toute forme de crédibilité », a-t-il expliqué.

« L’élection présidentielle ne se réalisera pas à toutes les conditions. Il faut qu’il y ait une ambiance, un environnement favorable et il faut que les Algériens soient convaincus que leurs voix ne seront pas volées. Il faut que les Algériens soient convaincus de la transparence, de la régularité du scrutin, et ça n’est pas encore acquis », a-t-il soutenu.

Appelé à citer les mesures de confiance, Abdelaziz Rahabi a évoqué, entre autres, « la libération de l’audiovisuel public », « la levée des entraves faites à l’exercice de la politique par les partis », » l’arrêt des poursuites pour des délits d’opinion ».

Rahabi considère qu’il y a des gestes très forts » qui sont faits dans la lutte contre la corruption, mais il reste, a-t-il observé, que la « véritable » lutte contre la corruption « se fera quand le système de gouvernement changera ».

« Les Algériens « n’iront pas voter ». Pour lui, ils sont devenus « plus vigilants, plus exigeants et il est difficile d’établir aujourd’hui la confiance rompue entre le pouvoir et les citoyens ».

« Tout le monde « y travaille » dans ce sens et se disant « conscient » qu’il y a une « volonté partagée » aussi bien dans le discours politique officiel que dans celui de l’opposition « d’aller vers une solution politique et de retourner vers le processus électoral ».

« Les Algériens veulent contrôler les richesses nationales et ils savent qu’ils ne peuvent contrôler ces richesses que dans un système démocratique, avec une justice indépendante et une volonté politique de refaire. La volonté politique a toujours manqué dans la lutte contre la corruption », a-t-il ajouté.

« C’est impressionnant. Leurs demandes sont essentiellement politiques, claires, bien structurées, bien formulées. Ils envoient un message très clair si à l’opposition qu’au pouvoir : la transition est dans nos têtes, nous savons ce que nous voulons, et nous sommes en mesure de gérer cette période », a-t-il expliqué.