Rahabi : Clinton ne demandera pas à Bouteflika une intervention de l’ANP au Mali

Rahabi : Clinton ne demandera pas à Bouteflika une intervention de l’ANP au Mali

Mme Hilary Clinton, arrivée lundi à Alger, ne demandera pas au président Bouteflika, qui l’a déjà reçue en audience, une intervention directe des troupes militaires algériennes dans le conflit du Sahel, selon l’ancien ministre et ancien diplomate Abdelaziz Rahabi.

“Mme Clinton ne demandera pas au président Bouteflika une intervention de l’armée algérienne, car il s’agit là de la doctrine diplomatique algérienne qui proscrit l’intervention des soldats algériens dans des conflits internes de pays étrangers” explique cet ancien ambassadeur à Madrid qui considère néanmoins que “cela n’empêche pas les Américains de demander à l’Algérie de jouer au Sahel un rôle semblable à celui joué par le Pakistan dans la guerre internationale contre Al Qaïda et contre les Taliban en territoire pakistanais”.



Cela se traduirait alors, poursuit ce diplomate très sollicité par la presse algérienne, sur la question internationale, “par une assistance de l’Algérie dans la fourniture des renseignements, l’autorisation pour le survol du territoire algérien”.

En contrepartie, estime Abdelaziz Rahabi, “les Américains fermeront les yeux sur la nature du système politique algérien et soutiendront peut-être, par le silence, un quatrième mandat pour le président Bouteflika s’il le souhaite”.

Par ailleurs, Abdelaziz Rahabi estime que l’Algérie subira inéluctablement les implications de l’intervention militaire au nord du Mali et cela à travers un exode massif des réfugiés en raison de leur lien de parenté avec les Algériens du sud et aussi une circulation sans précédent des armes en direction de l’Algérie qui compte des milliers de kilomètres de frontières avec les pays du Sahel”.

Abdelaziz Rahabi explique aussi l’intérêt des USA et de la France par son statut de puissance régionale qui possède à la fois les moyens et l’expérience dans la lutte contre le terrorisme. Ce qui n’est pas, explique t-il, le cas des pays du Sahel “faibles, rongés par la corruption” en plus du fait qu’ils ne connaissent pas “un consensus national pour la lutte contre le terrorisme”.