Suite au black-out du week-end écoulé et la mise à l’arrêt de toute la raffinerie, la direction de ce complexe a ordonné d’entreprendre une mise au point des deux toppings 10 et 11, afin de prévenir tout incident lors du redémarrage. Il fallait procéder notamment au remplissage des ballons V13 avec de la soude caustique (NAOH) mais contre toute attente, le Département Approvisionnements, pour des raisons qui restent à déterminer, fournit à la place de la soude, près de 23 mètres cubes d’acide chlorhydrique (HCl), d’une concentration de 99%, qui seront chargés malencontreusement, dans ce ballon du topping 11.
Ce n’est qu’après remplissage du bassin V13 qu’on se rend compte de la grave erreur et il est à se demander si larrêt du topping, avant-hier à 21 heures n’est pas en relation avec cette bourde. Les investigations sont en cours actuellement, pour déterminer l’origine de cette défaillance qui risque d’avoir de sérieuses répercussions sur les installations. Des cadres de la raffinerie ne cachent pas leur crainte d’être confrontés à d’éventuelles anomalies qui vont empoisonner leur quotidien dans les jours à venir sachant que pour l’heure on ne connaît pas avec précision les parties affectées par l’acide chlorhydrique et l’étendue des dégâts.
Certains ont même soutenu avoir senti une odeur caractéristique de chlore qui les a indisposés mais n’ont pas eu la présence d’esprit de le signaler sur le champ. Selon des échos qui nous sont parvenus de la raffinerie, on évoque déjà la possibilité de neutraliser l’acide chlorhydrique avec de la soude caustique comme seule alternative qui s’offre mais à quel prix sachant que les risques de détérioration de certaines parties des installations est déjà bien présente. En attendant, chacun retient son souffle et espère une reprise sans dégât du topping 11 qui produit du GPL, du kérosène Jet A et jet A1, du gasoil lourd et léger, du naphta B qui constitue la charge de l’unité 100, naphta A et naphta C.
