Raffarin «J’ai pu aller au fond des dossiers»

Raffarin «J’ai pu aller au fond des dossiers»

L’envoyé spécial du président Sarkozy est reparti hier soir pour Paris satisfait de sa journée de mission, et des discussions qu’il a eues avec de hauts responsables algériens, dont le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. «Pour la première phase de cette mission, j’ai pu aller au fond des dossiers avec les partenaires algériens», a déclaré M. Raffarin à l’AFP.

«Je vais retourner à Paris avec un dossier fourni et argumenté», a-t-il ajouté, après trois heures de discussions avec M. Ouyahia. Il avait auparavant eu deux heures de discussions avec le ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, puis avec celui des Transports, Amar Tou.



«Nous avons parlé de tous les dossiers, un à un, avec une volonté de progrès dans le cadre de la souveraineté» de l’Algérie, a précisé M. Raffarin. «Nous avons réussi à être en bonne voie sur une douzaine de dossiers», rappelant par ailleurs que plus de 400 entreprises françaises étaient présentes en Algérie. Il s’est félicité du fait que les deux pays «aient franchi une étape importante dans la confiance». Interrogé sur le volet diplomatique et historique des relations franco-algériennes, l’ancien Premier ministre français a redéfini sa mission : «Très franchement, j’ai limité mon champ aux questions économiques.»

Il a, en outre, précisé qu’une bonne moitié des dossiers de coopération économique «est aujourd’hui en bonne voie», ajoutant qu’il y a «beaucoup de perspectives qui sont positives dans cet axe-là du développement industriel». L’envoyé spécial du président français a rappelé que les deux pays avaient procédé à l’évaluation du volume de la coopération économique. «Ces relations sont bonnes, mais nous souhaitons les voir se développer en matière d’investissements pour que l’économie locale puisse bénéficier à la fois de création d’emplois et de valeur ajoutée sur place et non pas par le biais des importations. De ce point de vue, nous sommes tout à fait en phase», a-t-il précisé. Rappelons que du côté algérien, le gouvernement insiste sur la nécessité de faire bénéficier les entreprises nationales publiques et privées du transfert de technologie et du savoir-faire industriel. M. Raffarin a, semble-t-il, bien assimilé cette position. Les Algériens souhaitent dans cette coopération franco-algérienne la création d’emplois qualifiés et veulent que l’implantation d’entreprises étrangères permette le développement de filières locales. «C’est ainsi que Renault, en discussion actuellement pour construire des voitures dans le pays, devrait faire appel pour 40% de ses pièces à des entreprises locales», a-t-il affirmé, en guise d’exemple. M. Raffarin avait été chargé par le chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, d’«identifier et de lever les obstacles entre la France et l’Algérie pour leurs investissements économiques respectifs».

Des rencontres d’évaluation en vue

M. Raffarin a annoncé qu’il reviendrait «au début de 2011, en janvier-février» pour poursuivre sa mission, notamment pour la préparation conjointe avec ses interlocuteurs algériens d’un forum d’accueil et de présentation des PME et PMI vers mai-juin. «Si on voulait une bonne stratégie pour les PME, il faudrait qu’il y ait quelques bons gros dossiers industriels avec lesquels pourraient se construire des filières d’intégration de PME», a-t-il souligné. En outre, l’importance des PME et PMI dans le développement national sera au cœur d’une rencontre prévue pour le printemps 2011 à Alger, a encore fait savoir l’envoyé spécial du président français.