A travers les va-et-vient des délégations françaises en direction d’Alger, les hommes d’affaires de l’Hexagone n’ont pour souci que d’arracher des contrats lancés à coups de milliards de dollars dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014.
En revanche, les intentions des responsables politiques à la tête de la délégation visent, outre le business, l’offre de postes d’emploi aux jeunes algériens dans l’espoir de les voir rester chez eux et oublier la tentation de l’immigration clandestine. Ce sont en substance les propos à peine voilés de l’émissaire de Sarkozy et ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin à l’occasion de la journée inaugurale du Forum de partenariat économique algéro-français, qui s’est tenu hier à l’hôtel Hilton d’Alger, en présence des représentants de près de 700 entreprises, dont 150 françaises mais aussi d’organisations patronales des deux pays. «Nous sommes déterminés à ce que nos populations trouvent, chez elles, des emplois et c’est pour cela que nous sommes prêts à relancer la dynamique d’investissement et de partenariat», a-t-il déclaré. Interrogé sur le poids de l’Histoire entre les deux pays, le Secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, qui a accompagné la délégation, a répondu qu’«il faut cesser de regarder dans le rétroviseur. L’heure est à la coopération», a-t-il martelé en marge de l’inauguration des travaux sanctionnant le Forum qui s’étale sur deux jours.
Dans le sillage du partenariat «en marche» entre Alger et Paris, Lellouche a passé en revue les douze dossiers de partenariat existants entre les deux parties dans différents domaines d’activité, pour enfin annoncer la signature au cours des deux jours du Forum de deux accords dans les domaines des assurances et de l’industrie du verre. Il s’agit en fait d’un contrat entre l’assureur français AXA et FNI-BEA (Banque extérieure d’Algérie) et le groupe verrier français Saint-Gobain avec l’entreprise algérienne Alver. Selon ses propos, «le partenariat gagnant-gagnant n’est pas un slogan, c’est notre stratégie», a-t-il rassuré. Tout compte fait, Pierre Lellouche a rappelé les potentialités de l’Algérie, notamment en matière des hydrocarbures, tout en estimant que cette richesse peut être utilisée afin que l’Algérie diversifie son économie. A propos du commerce, l’hôte de l’Algérie a souhaité voir les parts de marché des Français reprendre leur place et pouvoir ainsi battre les Chinois et les Turcs. «La part de marché des entreprises françaises est passée de 30%, il y a quelques années, à 15% actuellement. Le marché algérien n’est plus une chasse gardée pour les entreprises françaises comme par le passé. Il connaît une forte concurrence, notamment de la part des firmes chinoises et turques», a-t-il fait remarqué. Selon les chiffres qu’il a avancés, le marché algérien compte actuellement 450 entreprises françaises représentant un stock d’investissements de plus de 2,5 milliards d’euros.
Par Hafid Mesbah