Rafah, ce passage de la honte

Rafah, ce passage de la honte

Les enfants de Gaza et leurs accompagnateurs ont relaté leurs déboires au passage de Rafah, et leur appréhension d’être refoulés. Ce passage de la honte où ils sont contraints de patienter de longues heures, voire des jours, dans des conditions inhumaines, pour finalement le quitter comme des esclaves à cause des procédures routinières du côté égyptien comme du côté palestinien, Rafah où le dernier mot revient à l’argent de la corruption.

Echorouk a honoré, hier, un groupe d’enfants de Gaza, en visite depuis deux mois en Algérie sous l’égide de la Forem présidée à Gaza par le docteur Memdouh qui juge que l’attente aux portes de l’enfer serait plus supportable qu’à Rafah, où des milliers de personnes espèrent une autorisation de passage.

L’invité d’Echorouk déplore que des dizaines d’enfants qui se raccrochent au faible espoir de passage en ce lieu de malheur, semblent indésirables de part et d’autre de la frontière.

En effet, cet espoir dépend de l’accord et la coordination entre les parties palestiniennes et égyptiennes, puis il faut traverser la zone franche sur une distance de 150 mètres seulement à bord de voitures conduites par des égyptiens, moyennant 5 dollars, pour ensuite affronter les mesures de routine qui peuvent durer plus de 24 heures et prendre son mal en patience dans une pièce dénuée de la moindre commodité.

Au cas d’un déplacement par les airs, l’avion se fait parfois attendre des jours au lieu d’accuser un retard de quelques heures, et les conditions d’attente sont tout aussi inhumaines.

Le cas le plus représentatif est celui de cette femme algérienne et ses enfants restés en attente à Rafah durant plus de six mois, et qui plus est, ne pouvaient ni entrer en Egypte, ni retourner en Palestine.

Le docteur Memdouh rapporte que l’argent est l’unique passeport valable pour quitter Rafah. « Payer les repas et les cigarettes des agents de la police des frontières, facilite le passage ou du moins écourte les délais d’attente », a-t-il déclaré.

Notre interlocuteur nie l’implication du peuple égyptien dans ces procédés d’extorsion, mais rejette la responsabilité sur les autorités qui a l’excuse toute trouvée de vouloir protéger ses frontières.