Ils sont 28 000 cas de cancer sur les 40 000 enregistrés chaque année qui nécessitent un traitement de radiothérapie accessible uniquement à 8 000 d’entre eux à cause du manque d’équipements.
Face à l’absence d’une véritable stratégie de prise en charge et de lutte contre cette maladie en perpétuelle progression, les malades sont pris quotidiennement entre le combat contre la douleur et la galère d’obtenir des rendez-vous de radiologie et de chimiothérapie. Souvent, ils s’en vont bien avant …
A ce sujet, ils sont quelque 5 000 cancéreux de l’est du pays qui attendent d’obtenir un rendez-vous pour une radiothérapie au Centre anticancer (CAC) de Constantine, a affirmé dimanche à Alger la responsable de ce service, le Dr Aïcha Djemaâ. Intervenant lors de la conférence nationale sur «un consensus pour la prise en charge du cancer», la spécialiste a fait savoir que 108 malades recevaient les soins et que 500 autres étaient sur le point d’être inscrits au niveau de cette structure. Elle a déploré les retards enregistrés pour l’obtention d’un rendez-vous pour la radiothérapie. Affirmant que «faute de soins dans les délais, la maladie progresse et les chances de survie s’amoindrissent de plus en plus». Pour sa part, le Pr Kamel Bouzid, chef de service du centre anticancer au CHU Mustapha Pacha, a plaidé en faveur d’un remboursement des médicaments par la Caisse nationale des assurances sociales pour garantir l’accès aux soins à tous les malades du pays. Des spécialistes venus de Sétif ont évoqué l’absence d’une stratégie de lutte contre le tabagisme, facteur principal du cancer du poumon, déplorant également le défaut d’équipements de dépistage de cette pathologie. Des médecins d’Oran ont de leur côté appelé à la décentralisation de la distribution des médicaments confiée actuellement à la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). La chef de service anticancer de Batna a déploré la situation à laquelle sont confrontés les malades du cancer et a émis le vœu que le programme national de développement des wilayas des Hauts Plateaux et du Sud puisse alléger les souffrances de cette catégorie de la population. Sur le plan national, il est à rappeler que 28 000 cas de cancer sur les 40 000 enregistrés chaque année nécessitent un traitement de radiothérapie accessible uniquement à 8 000 d’entre eux à cause du manque d’équipements.
Cinq CAC relevant du secteur privé ouverts en 2013
Cinq Centres anticancer (CAC) appartenant au secteur privé seront ouverts à l’est, au centre et à l’ouest du pays, au cours de l’année 2013 a déclaré Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé. Intervenant devant la Conférence nationale sur «le consensus autour de la prise en charge du cancer», il a indiqué que ces nouveaux centres viendront renforcer le secteur public et permettront aux malades d’y accéder sans difficultés. «L’Etat ne ménage aucun effort pour mobiliser les ressources nécessaires à l’importation des médicaments qui concernent cette maladie, rappelant que la facture de ces médicaments est passée de dix milliards de dinars en 2011 à 21 milliards de dinars en 2012.»
Par ailleurs, il fera savoir que 209 marques de médicaments propres au cancer sont commercialisées dans le marché algérien, soulignant que son ministère «est en quête des moyens de s’acquérir, avec la collaboration de médecins cancérologues, des médicaments de qualité bénéfiques aux malades», et déplorant «les dysfonctionnements» qui caractérisent les circuits de distribution, privant quelques hôpitaux de certains médicaments dont ils ont besoin pour prendre en charge cette maladie.
Dalila Y.
