CONAKRY – Le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) continuera à contribuer au renforcement des capacités des pays membres pour la prévention contre l’extrémisme violent et le terrorisme, a affirmé lundi à Conakry, un expert du centre, Ameur Dahmani.
S’exprimant lors des travaux du 7ème Atelier de la Ligue des Oulémas du Sahel, M. Dahmani, a indiqué que le CAERT contribuait toujours à l’adaptation du cadre juridique antiterroriste des pays membres de l’Union africaine (UA), à l’amélioration de la coordination institutionnelles tant au niveau national que régional, ainsi qu’au développement des capacités d’alerte rapide.
Selon lui, la collaboration entre le centre et la Ligue des Oulémas Prêcheurs et Imams du Sahel, l’Unité de Fusion et de Liaison (UFL) et l’ensemble des mécanismes de l’UA permettra l’amélioration de l’assistance apportée aux Etats membres pour l’établissement des instruments de prévention et de lutte contre la radicalisation.
A cet effet, le CAERT soutient, a-t-il poursuivi, les Etats membres à harmoniser leur législation pénale nationale avec la Loi type de l’UA, qui sanctionne sévèrement le terrorisme et ses sources de financement, y compris les paiements de rançons, et toute forme de criminalité organisée, en particulier le trafic de drogue.
Il a, en ce sens, expliqué que le centre continuait de travailler sur l’établissement du mandat d’arrêt africain, de la liste des groupes terroristes africains et sur la finalisation des projets de convention relative à l’extradition, ainsi que sur des accords d’assistance juridique mutuelle.
M. Dahmani a, en outre, estimé que la menace du terrorisme dans la région du Sahel demeurait « l’une des plus importante en Afrique » et qu’elle était aggravée notamment par la longueur des frontières terrestres, la situation socio-économique difficile et le potentiel d’extrémisme et de radicalisation menant à la violence.
Il a, toutefois, déploré l’absence d’une stratégie spécifique, dédiée et adaptée aux besoins, aux priorités et aux capacités particulières dans la plupart des pays membres de l’UA.
Dans cette optique, le CAERT travail avec les Etats et les communautés économiques régionales sur l’élaboration d’une stratégie antiterroriste nationale ou régionale.
M. Dahmani a, par ailleurs, fait savoir que l’établissement d’un bilan de l’efficacité des politiques publiques en matière de sécurité et de lutte contre la « radicalisation des esprits », exigeait l’analyse de trois niveaux de prévention, dont le premier consiste à lutter contre la radicalisation cognitive, qui envahit peu à peu les esprits notamment des jeunes et même des enfants. Cette prévention se fait par l’éducation, l’inclusion sociale et l’envie de vivre ensemble.
Le second niveau de prévention vise à éviter le passage à l’acte de la part des jeunes, au risque de devenir des délinquants, alors que le troisième niveau consiste à favoriser chez cette frange vulnérable, la rupture avec les idées terroristes et l’entrée dans un processus de résilience, puis de projet de vie dans le respect de la loi et des valeurs républicaines.
« La jeunesse est fortement affectée par le phénomène de radicalisation dans la mesure où l’endoctrinement radical trouve une écoute particulière parmi ce public qui, nous le savons, vit une phase plus ou moins longue de transition avec son lot d’interrogations, de précarité, d’incertitudes, d’inégalité et d’angoisse « , a-t-il soutenu.
M. Dahmani a expliqué que l’UA, faisant face à ce challenge gigantesque, mobilisait tous ses efforts pour ne pas succomber à ce funeste combat et pour atteindre ses visées pour un retour de la sécurité et la stabilité, nécessaires à son développement socio-économique.