Racket, squat et tarifs exorbitants, tout comme les annés passées, Les plages interdites aux pauvres

Racket, squat et tarifs exorbitants, tout comme les annés passées, Les plages interdites aux pauvres

La saison estivale a été lancée officiellement jeudi dernier en grande pompe par les autorités locales.

Selon les déclarations rassurantes des responsables locaux quant à la bonne préparation et les budgets colossaux alloués aux différents secteurs pour la réussite de l’actuelle saison estivale, cela peut laisser présager un été et des vacances exceptionnels pour les millions d’estivants qui ne manqueront sûrement pas d’affluer vers la corniche oranaise et sa ville-phare, Ain El-Turck en l’occurrence.

Toutefois, ces espérances se dissipent rapidement lorsqu’on fait une petite virée à travers les plages autorisées à la baignade de cette daïra, où est concentrée la majorité des plages préférées des estivants. Au niveau de ces sites de baignade, il a été constaté, jeudi dernier, c’est-à-dire le jour du lancement solennel de la saison estivale organisé justement dans la commune de Ain El-Turck, plus précisément à la plage Les Dunes, que la réalité est toute autre, tant les désagréments et les petits tracas étaient légion contrairement aux propos rassurants des responsables locaux et ceux du secteur du tourisme.

Le droit de stationnement à 100 dinars

En effet, entre parking à 100 DA et des tarifs de location de parasols et de tables à plus de 800 DA, c’est à se demander de combien de zéros doit comporter le budget de l’estivant qui veut juste se permettre un moment de détente et de sérénité sur le sable fin des plages. Face à ce racket, imposé par des plagistes autoproclamés, les petites bourses sont ainsi de facto chassées des plages de la corniche Ouest.

Cette situation a même été vécue par un groupe de jeunes amateurs de la Grande Bleue qui ont été confrontés avant-hier, au dictat des pseudos plagistes. «Nous avons voulu profiter de la journée de jeudi à la mer à la Grande Plage de Bousfer, mais à notre grande stupeur, cette plage réputée a complètement changé de look.

Nous nous sommes crus sur propriété privée au vu des tables et des parasols qui ne laissent pas un centimètre de libre», diront ces jeunes estivants fortement déçus qui se sont démenés tant bien que mal pour dénicher une petite place sur les rares espaces libres situés tout juste à proximité des rochers. Ils ont ainsi pu échapper à la mainmise des squatteurs des plages.

«Pour limiter nos dépenses, nous avions stationné notre véhicule loin du parking, donc dans une zone qui n’est pas censée être surveillée, mais une fois encore, nous sommes tombés sur une forme de racket, puisque un gardien de parking est sorti de nulle part et nous a exigé de payer 100 DA, en nous exhibant même une autorisation délivrée par l’APC», ont affirmé ces jeunes.

Cette année encore, les responsable locaux, en premier lieu ceux d’Ain El-Turck ne semblent toujours pas déterminés à mettre fin aux agissements des concessionnaires de plages, qui au détriment du confort des estivants et afin de s’enrichir, n’hésitent pas à bafouer toutes les règles du cahier des charges qui leur est imposé.

Cabines d’habillages et toilettes publiques dégradées

Par ailleurs, concernant les équipements de plages, notamment les cabines d’habillage et autres toilettes et douches publiques, ils font souvent l’objet d’interrogations quant à leur indisponibilité, car la plupart du temps ils sont hors service ou tout simplement détériorées. Le réseau routier et également pointé du doigt surtout en sachant que le fameux projet de la route de la corniche supérieure ne sera, sans doute pas réceptionné avant septembre prochain, donc à la fin de la saison estivale.

Le transport est aussi l’autre lacune qui est à déplorer car c’est l’anarchie qui s’installe à chaque été parmi les transporteurs, d’une part du côté des arrêts et des terminus qui sont le plus souvent improvisés mais aussi les horaires de service qui ne sont nullement respectés, et malheureusement rien ne laisse présager du côté de la direction du Transport qu’on veuille pour cette année remédier à cette situation.

Seul point positif des saisons estivales précédentes, c’est la sécurité qui, en entre le plan Delphine de la gendarmerie nationale et le plan bleu de la police, le niveau de criminalité durant l’été avait été sérieusement revu à la baisse. Alors, effet d’annonce ou volonté sérieuse de réussir une saison estivale exceptionnelle ? Les citoyens sont en droit de se poser la question.

S. Messaoudi