Egypte continue d’entretenir l’amalgame autour du retour de son ambassadeur en Algérie, rappelé pour «consultations» le 19 novembre 2009, entretenant ainsi la «crise» née entre les deux pays après la qualification de notre équipe nationale de football au Mondial 2010.
«Nous ne renverrons pas l’ambassadeur d’Egypte en Algérie s’il n’y a pas d’excuses ou de dédommagements pour les dégâts subis par les entreprises et le peuple égyptiens» en Algérie, a déclaré Moufid Chehab, secrétaire d’Etat chargé des Affaires juridiques, au journal égyptien Chorouq Al Djadid.
Cette exigence égyptienne a été rappelée presque simultanément avec un communiqué de leur ministre des Affaires étrangères, Ahmed Abou El Gheit, rendu public dimanche dernier.
Ce dernier a déclaré, dans ce document, que l’Egypte souhaite pouvoir reprendre de bonnes relations avec l’Algérie, rappelant que les deux pays étaient unis «par l’affection et la fraternité». Cette phrase laissait supposer un retour à la raison de l’Egypte. Alors, partage des rôles entre les deux membres du gouvernement égyptien ?
Peu évident puisque le ministre égyptien des Affaires étrangères a, dans un communiqué rendu public avant-hier, exprimé la même exigence que son collègue Moufid Chehab, lançant que «les sociétés demanderont des dommages et intérêts pour ces dégâts et nous espérons que (…) le gouvernement algérien accédera (à ces demandes)», après avoir estimé ces dégâts à des dizaines de milliers de dollars.
Aucun mot de la part de ces officiels égyptiens sur les dégâts matériels occasionnés par des manifestants égyptiens, chauffés à blanc par leurs médias déchaînés, au siège de l’ambassade algérienne en Egypte et à la résidence de cette représentation diplomatique, ni sur les très graves atteintes morales et physiques subies par l’Etat, l’histoire et le peuple algériens lors de cette campagne médiatique de dénigrement.
Ces sorties médiatiques de ces deux officiels égyptiens interviennent quelques jours après le niet que leur a opposé le Premier ministre Ahmed Ouyahia qui, comme l’avait annoncé précédemment Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, avait répondu qu’«il y a les assurances si ces entreprises (égyptiennes) devaient être dédommagées».
Ahmed Ouyahia avait d’abord dit : «Laissons Dieu juger.» Avant d’ajouter : «Mais nous devons dire que le sacrifice de 1 million et demi de martyrs n’a pas été fabriqué dans un climat de crise.
Dire que l’Algérie est un pays de violence et de terrorisme…», en guise de commentaire à la campagne médiatique de dénigrement menée par des médias égyptiens contre l’Algérie.
Mourad Medelci avait, auparavant, exclu toute demande d’excuses de la part de l’Algérie étant donné que c’est notre pays qui a été agressé et non l’inverse.
Les autorités algériennes ont été, donc, assez claires, que ce soit pour les demandes d’excuses que pour la question des dédommagements.
Ce qui ne semble pas avoir découragé les autorités égyptiennes qui passent au chantage dans une tentative de «sauver la face» et de «justifier» aux yeux de leur opinion publique le retour de l’ambassadeur égyptien.
«C’est la dernière carte à jouer pour les Egyptiens, qui tentent d’obtenir une quelconque concession de l’Algérie pour la transformer en une victoire qui leur fera sauver la face devant l’opinion publique égyptienne et faire croire, ainsi, que la mobilisation des autorités égyptiennes a été assez efficace», estiment des observateurs qui ajoutent que «cela dénote l’impasse dans laquelle se trouvent les autorités égyptiennes qui ne savent pas quoi faire de leur ambassadeur, ne pouvant le garder éternellement en Egypte ni ordonner son retour en Algérie pour consacrer une nouvelle défaite, après celle de l’élimination du Mondial, et partant le discrédit pour certains de leurs officiels et d’une partie de leurs médias, après avoir compris que le rappel de leur ambassadeur a été une erreur politique et diplomatique».
M. Abi