Son « coup » a été très médiatique. Rachid Nekkaz, parisien de 41 ans, a renoncé à sa nationalité française.
Il a remis, hier, son passeport au président français tout en obtenant le document du journal officiel rendant définitive la déchéance de sa nationalité française à la préfecture de Créteil.
De parents algériens, cette personnalité publique française très controversée, dit avoir renoncé à sa nationalité pour dénoncer le système politique injuste. Il l’aurait aussi fait pour pouvoir se présenter à la prochaine présidentielle algérienne en avril 2014. D’ailleurs, il a annoncé sa candidature à cette élection il y a déjà quelques mois.
Diplômé en philosophie et en histoire, Rachid Nekkaz, remonté contre le système « discriminatoire » français, a tenté de se présenter à la présidentielle française de 2007 en vain. Il n’a pas réussi à réunir les parrainages nécessaires. Il a également essayé de se présenter aux primaires socialistes de 2011, sans y parvenir, lui qui n’a rejoint le PS qu’en 2009.
Ayant fait fortune grâce à Internet et à l’immobilier, Rachid Nekkaz se consacre à l’action publique, en devenant l’avocat des sans voix et des pauvres. Un milieu dont il est issu luimême. Car, comme l’indique sa biographie, il a vécu 25 ans dans une cité populaire et pauvre de Choisy-le-Roi près de Paris. Cela en plus d’être le neuvième enfant sur douze. Sa mère est originaire de Béjaïa. Son père est de Chlef. Père d’un enfant de 12 ans, Nekkaz finance plusieurs associations dans les quartiers, notamment de soutien scolaire, d’initiation à Internet, d’encouragement à s’inscrire sur les listes électorales et de rédaction de livres.
Très engagé dans la lutte pour les droits des immigrés, Rachid Nekkaz s’est notamment illustré en 2008 en organisant les manifestations du comité de soutien de l’avocat algérien, Maitre Karim Achoui, qui avait été condamné injustement à 7 ans de prison.
Il fit une grève de la faim pendant 20 jours et paya la caution de 50 000 euros pour faire libérer sous caution le talentueux avocat. Mais c’est par son engagement pour les libertés religieuses qu’il s’est attiré les foudres des politiciens et des médias de l’Hexagone. Il est jusqu’à maintenant très opposé à la loi contre le port du niqab dans les lieux publics. Ne pouvant pas changer la loi, Nekkaz la combat en payant les amendes.
Il s’engage même à créer un fonds de défense de la Liberté et de la laïcité doté d’un million d’euros qu’il finance avec ses fonds personnels. Aussi, pour dénoncer les maltraitances subies par les minorités, Rachid Nekkaz offre à la communauté rom en guise de cadeau de Noël un terrain de 16 hectares en Auvergne, pour un euro annuel, en partenariat avec l’association la Voix des Roms. Il avait formulé son désir de ne plus être Français au Président Hollande le 14 juillet dernier. En Algérie, Rachid Nekkaz veut se consacrer à la jeunesse.
C’est d’ailleurs en tant que candidat de la jeunesse et du changement qu’il compte se présenter à la présidentielle d’avril prochain. Reste à savoir s’il réussira, en Algérie aussi, à trouver les parrainages nécessaires pour sa candidature déclarée.
Yanis Belmadi