Rachid Boudjedra: Le rôle de Ali Haddad est devenu monstrueux

Rachid Boudjedra: Le rôle de Ali Haddad est devenu monstrueux

Interviewé par TSA, Rachid Boudjedra, écrivain et poète algérien reconnu, et signataire de la lettre des 19 adressé au président de la république Abdelaziz Bouteflika, a évoqué le rôle de l’industriel Ali Haddad dans les affaires politique de l’Etat algérien  » le rôle de Haddad est devenu monstrueux. C’est un industriel et c’est bien. Pourquoi il se mêle de la politique et du gouvernement ? En plus, il fait des déclarations étranges. »

Questionné sur Bouteflika et sa politique , l’écrivain déclare « Je suis contre sa politique. Mais il a su gérer le pays, parfois, notamment sur cette question du 51/49%. Il a été formidable là-dessus. En tant que patriote, il a eu à revenir sur certaines choses quand le pays était en danger. » Quant au frère du président , Said Bouteflika , il revient sur l’époque où il était encore professeur a Bab Ezzouar, loin de la politique « J’ai pourtant connu Said Bouteflika. C’était un professeur de physique à Bab Ezzouar. Un homme très cultivé qui n’était même pas politisé. C’était un intellectuel de gauche qui était proche de nous. Peu à peu, il semblerait, selon la rumeur, qu’il devient le fondement central du pouvoir politique. »

Autre passage de cet entretien, la situation inquiétante du pays : « ’Il y a le feu dans la maison, Sur le plan économique, c’est la corruption d’abord qui a toujours existé. Au sein de l’armée, ce qui se passe est très dangereux. On arrête et on traîne dans la boue deux parmi les plus grands et meilleurs généraux sans qu’on sache pourquoi, Tout cela se passe dans une situation géostratégique extrêmement fragile où on est entourés par plusieurs guerres. Nous n’avons pas réglé le problème de l’islamisme. »

Boudjedra explique aussi les raisons de son absence au SILA (Salon International du Livre d’Alger, Ndlr) « Dans ce Sila, il y a eu une sorte de confusion. Il a été organisé par deux ministres en quelque sorte puisque Mihoubi a remplacé récemment Nadia Labidi. De toutes les manières, il me semble que ma présence au Sila n’est pas bien vue par beaucoup de gens. On dit que Boudjedra est compliqué, complexe, communiste. Ma présence dérange peut-être le directeur et susciterait peut-être des polémiques »