Rachid Bouchareb : “l’immigration est devenue un fonds de commerce”

Rachid Bouchareb : “l’immigration est devenue un fonds de commerce”

Le 7 décembre prochain sortira le film tant attendu « Nos Frangins » du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb. Ce dernier qui rend hommage à Malek Oussekine, un étudiant algérien tué par des policiers en France, relate aussi la tragique de Abdel Benyahia, un autre jeune issue de l’immigration, dont l’histoire est peu connue.

En effet, ce film qui présentera l’Algérie aux Oscars 2023, est un rappel des violences policières en France envers les jeunes issus de l’immigration. Mais aussi, de l’impunité injuste qui a poussé ces jeunes à se révolter. Ce film incarne l’histoire d’une jeunesse, de l’époque de Rachid Bouchareb, qui refuse de subir le même sort que leurs parents. Des parents qui pensent bien faire en restant peu revendicatifs.

L’immigration est devenue un fonds de commerce

Dans une interview accordée à Middle East Eye, Rachid Bouchareb a répondu à la question qui porte sur l’évolution des discours sur les violences policières, le racisme et l’immigration.

En effet, pour le réalisateur de « Nos Frangins », ces discours n’ont pas vraiment changé. Le racisme s’est banalisé et l’immigration est devenue, selon lui, un fonds de commerce. Il ajoute qu’aujourd’hui, la France a encore besoin de plus d’immigrés pour combler les emplois délaissés par les Français.

Par ailleurs, dans un autre dossier, notamment en s’exprimant sur les motivations qui l’ont poussé à réaliser « Nos Frangins », ce réalisateur franco-algérien a fait savoir que la persistance des violences policières contre les jeunes immigrés ne fait pas partie de ces raisons.

« Nos frangins », le dernier film d’une trilogie

Selon lui, « Nos Frangins » est le dernier film d’une trilogie composée de : « Indigènes » (2006) qui trace l’histoire des grands-parents qui ont participé à la première et seconde guerre mondiale. Mais aussi, de « Hors-là-loi » axé sur l’histoire des parents qui ont participé, depuis la France, à l’Indépendance de l’Algérie.

En ce qui concerne la représentation de l’Algérie aux Oscars 2023, Rachid Bouchareb rappelle qu’il est toujours intéressant de dévoiler des cinématographies différentes et des histoires pas nécessairement connues par le public. Pour lui, la participation aux Oscars 2023 va donner à son film l’opportunité d’être diffusé à une échelle plus large.