L’importation de la pomme de terre concernera seulement 2% de la quantité produite en Algérie, soit 2% des 4 millions de tonnes prévus pour la saison en cours.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a annoncé, hier, que l’importation de la pomme de terre “sera une opération d’appoint et très limitée dans le temps”. Invité par la rédaction de la radio Chaîne III, Rachid Benaïssa a précisé que “toutes les dispositions sont prises” pour mener à bien cette opération. Il a également écarté tout lien entre la décision d’importation de la pomme de terre, ayant reçu l’aval des professionnels de la filière, après concertation, et la tenue des élections locales, prévues en novembre prochain.
Même si l’expérience a montré qu’en période pré-électorale, les membres du gouvernement ont toujours veillé à ce qu’il n’y ait aucun mouvement de contestation dans leur secteur.
Le ministre de l’Agriculture, reconduit dans le nouvel Exécutif, s’en est tenu à l’idée selon laquelle le recours à l’importation permettra avant tout d’“éviter la spéculation”, dans le cas d’un arrivage tardif de la production d’arrière-saison. “Les stocks sont toujours là, mais le fait qu’il y ait retard nous pousse à être vigilants et à ne pas laisser place aux spéculateurs”, a-t-il déclaré. Il a aussi signalé que l’importation de la pomme de terre concernera seulement 2% de la quantité produite en Algérie, soit 2% des 4 millions de tonnes prévues pour la saison en cours.

D’ailleurs, l’invité de la Radio nationale a laissé entendre que ce taux ne saurait être majoré et ce, d’autant que “les capacités de stockage se sont améliorées”. Rachid Benaïssa a en outre insisté sur le fait que son département est intéressé à la fois par la protection de la production nationale et celle du pouvoir d’achat du citoyen algérien.
Pour le ministre, les critiques dirigées contre son département, quant à “l’absence de vision agricole”, ne tiennent pas la route, car le pays a connu “un hiver rude et un été chaud”. À la question relative à la flambée des prix de la pomme de terre sur le marché national, M. Benaïssa a tenté de se justifier et de témoigner que son ministère n’a pas failli à sa mission. En effet, il a soutenu que “la pomme de terre est devenue un produit de large consommation. La problématique de l’inflation dépasse la filière”.
Dans ce cadre, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a rappelé que son département veillera à “encadrer la période d’importation”, c’est-à-dire avant novembre 2012, ainsi que la question des prix. “Il n’est pas question de reproduire ce qui s’est passé en 2007”, a-t-il confié sur les ondes de la radio Chaîne III, en faisant référence à l’importation, durant cette année-là, de pomme de terre de mauvaise qualité.
Pour ce qui est du prix qui sera fixé pour la pomme de terre importée, il a confirmé le principe d’un tarif de référence et fait allusion à une “fourchette généralisée”, qui établira le coût de ce produit entre 35 et 55 dinars.
H. A