La lutte contre le fléau de la désertification qui menace de plus en plus de pays dans le monde nécessite toute une panoplie de moyens humains mais aussi financiers, a affirmés hier, M. Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Le ministre, qui s’exprimait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a estimé que l’effort consenti jusqu’à présent reste insuffisant pour lutter contre ce fléau qui touche, entre autres, les pays du continent africain. D’ici la fin de cette semaine, a-t-il indiqué, Alger abritera une réunion qui rassemblera les principaux responsables administratifs et techniques des programmes de lutte contre la désertification au niveau des pays africains.
Des responsables des organismes mondiaux spécialisés dans la lutte contre la désertification seront également présents. Au niveau africain, a-t-il indiqué, il y a un travail de coordination qui est mené depuis deux années déjà. Il a pour objectif d’élaborer une feuille de route commune des préoccupations des pays du vieux continent.
«On a soutenu des pays pour mettre en place des programme», a dit le ministre avant d’ajouter que «nous essayons de coordonner tout ce qui a été fait» Toujours à ce propos, le ministre fera remarquer qu’il reste encore beaucoup à faire en la matière en dépit des engagements pris par plusieurs pays, notamment après la réunion de Rio en 1992 où un appel pour la création d’une convention internationale de la lutte contre la désertification a été lancé. «Nous constatons que les engagements internationaux ou mondiaux sont encore très faibles.
C’est vrai qu’il y a ici et là des actions en profondeur entamées, mais ça reste encore en deçà des attentes», a déploré M. Benaïssa. S’agissant du financement de tout le processus de lutte, il rappellera qu’une idée de fond a été lancée dans le cadre du NEPAD. «L’Afrique doit compter d’abord sur elle-même ; elle doit avoir des programmes conçus à son niveau soutenus bien sûr par la communauté internationale», a-t-il expliqué.
Autre moyen, a-t-il expliqué, pour lutter contre la désertification, en optant pour le «développement intégré» qui, a-t-il ajouté, permet d’assurer une répartition équitable des richesses. Le ministre fera savoir, qu’à ce sujet, la nécessité de développer et de valoriser les potentialités propres à chaque région du pays. Cette dynamique a pour but de permettre une fixation des populations dans toutes les régions du pays.
«C’est toute cette logique de construire des projets intégrés à la base avec les populations autour d’actions liées non seulement à la protection des ressources naturelles, mais aussi de penser à leur trouver des activités économiques rentables, qui est au centre de ce que nous appelons le Renouveau rural», a-t-il souligné. Sur un autre plan, en l’occurrence, la sécurité alimentaire dans notre pays, passe inéluctablement par la participation des jeunes. Ces derniers, selon M. Benaïssa, sont les pionniers de la création des richesses.
Ces deux dernières années, a-t-il rappelé, ont connu beaucoup d’avancées dans le secteur de l’agriculture et du développement rural. «Ces deux dernières années, on a réglé des problèmes de fond. On a réglé le problème de la relation de l’agriculteur avec la terre. On a réglé le problème de la relation de l’agriculteur et le financement, et on a réglé le problème de la relation entre l’agriculture et l’industrie», a-t-il dit.
Massinissa Benlakehal