Rachid Aouine, 32 ans, a subi l’animosité de sa hiérarchie. Il a été limogé définitivement de son poste en décembre dernier et devra comparaître, aujourd’hui, devant le tribunal d’El-Oued pour diffamation. Rachid Aouine a dénoncé des dépassements dans l’opération de vente de gaz algérien d’El-Borma à la Tunisie, et ce, entre 2010 et 2011.
Joint hier par téléphone, celui-ci a, encore une fois, confirmé ce qu’il avait bravement dénoncé dans la presse nationale, peu de temps avant son limogeage. «J’ai dénoncé en bon citoyen des pratiques illégales mais, au lieu d’être récompensé, j’ai subi un traitement abusif», nous a-t-il déclaré.
Ses déclarations ont été, pour ainsi dire, jugées diffamatoires et, en conséquence, Aouine a été mis en arrêt de travail pour 3 mois, avant qu’il ne soit définitivement écarté de son poste en décembre dernier.
A cet effet, Rachid nous confia que cela est «une accusation montée de toutes pièces», et que, selon lui, l’accusateur fuit ses responsabilités. Il explique cela «par le manque de toute action administrative». Ainsi, cette animosité vient confirmer la présence d’informations sensibles qui doivent être coûte que coûte dissimulées.
Concernant la véracité de ses accusations, Aouine nous a déclaré qu’il a remis à son directeur des preuves et, malgré cela, il a été condamné à comparaître devant le juge.
Un souffle d’injustice a frappé si ont tient d’après sa déclaration. «Ils ont été incapables de démentir les révélations que j’ai faites». «Je suis victime d’un règlement de comptes», déclare-t-il. Concernant sa comparution devant le juge, il s’est dit, à juste titre, confiant quant à sa non-culpabilité. «Je suis sûr de gagner le procès, car tout ce que j’ai révélé est vrai», affirme-t-il.
Toutefois, s’empresse-t-il d’indiquer, «actuellement en Algérie, il n’y a pas d’intention palpable de lutte contre la corruption», car plusieurs obstacles, dit-il, «freinent le bon déroulement de toute enquête, quand enquête il y a», ajoutant que «l’article 45 de la loi portant lutte contre la corruption n’est pas appliqué».
Qu’il soit réellement coupable ou non, Rachid Aouine jouit du soutien de nombreux Algériens, lesquels n’ont pas hésité à lui consacrer une page sur Facebook «koullouna Rachid Aouine», soit «nous sommes tous des Rachid Aouine».
Hiba Benfarès