Une véritable cacophonie a entouré, ces derniers jours, l’opération d’acquisition par le qatari Qtel de l’ensemble des actions de Wataniya Telecom, détenteur en Algérie de la licence Nedjma.
Jusqu’à la soirée d’hier, le fonds d’investissement qui gère 23,54 des actions de Wataniya n’avait pas encore confirmé sa décision de vendre ses participations. Mieux encore, à la veille de la clôture de l’Opa, prévue pour demain, des informations de Koweit-City font état de rejet par ce fonds d’investissement de l’offre présentée par les Qataris. De même, la majorité des petits porteurs a préféré conserver les titres de Wataniya plutôt que de les vendre aux acquéreurs qataris. Ils sont 25 000 petits porteurs à comptabiliser 24% de l’ensemble des actifs de Wataniya Telecom et ils pensent qu’il serait plus intéressant de conserver leurs actions. Ils sont surtout encouragés par les résultats trimestriels du groupe, dont l’annonce est programmée pour le 21 du mois en cours. Hier, une source du fonds d’investissement qui détient le quart du capital de Wataniya a affirmé que la tendance vers le rejet de l’offre qatarie est motivée par le fait qu’en 2007, Qtel avait acquis 52% des actions de Wataniya avec ce même prix. Depuis lors, le groupe koweïtien a énormément évolué et il serait logique de réclamer un prix nettement supérieur à celui proposé actuellement par Qtel. D’autres sources affirment que les déclarations de Karim Djoudi ont provoqué une hésitation chez certains membres influents du fonds d’investissement koweïtien qui redoutent un scénario similaire à celui d’Orascom en Algérie. C’est donc jeudi que sera connu le résultat de l’offre lancée depuis un mois pour l’acquisition totale de Wataniya par Qtel et se dessinera par la suite le sort de Nedjma.
Encore Sawiris
Pour sa part, l’autre groupe de la téléphonie mobile en activité sur le sol algérien ne parvient pas à se débarrasser définitivement de Nadjib Sawiris. VimpelCom Ltd a annoncé hier le report de la notification de l’acquisition par Telenor des 71 millions d’actions privilégiées vendues par Nadjib Sawiris, il y a deux mois. Cette décision a été prise au lendemain d’un verdict prononcé par la Cour d’arbitrage de Moscou qui a jugé non conforme à la législation russe, la transaction conclue entre Sawiris et Telenor, portant sur la cession de ce qui lui restait de parts dans Orascom Telecom Holding. Par conséquent, l’opérateur russe devra négocier, avec son associé norvégien Telenor, les actions privilégiées de Sawiris et reformuler les termes de la cession dans un sens mieux adapté aux protocoles russes. De toute évidence, cette procédure n’a aucune incidence sur la filiale algérienne, Djezzy.
Mokhtar Benzaki