Le groupe Sonatrach a augmenté sa participation dans le capital de Gas Natural Fenosa pour atteindre le seuil de 4% alors qu’elle se situait à hauteur de 3,85 depuis 2011, ont indiqué des sources espagnoles.
Le groupe pétrolier algérien dispose actuellement de 40 090 000 d’actions dans la compagnie Gas Natural Fenosa, après avoir acquis près de 2 millions d’actions en 2012. Sonatrach est devenue ainsi le troisième investisseur dans le groupe espagnol, après la banque Caixa et le groupe pétrolier Repsol. Selon les mêmes sources, l’acquisition de ces nouvelle actions, qui sont évaluées à plus de 30 millions d’euros aux prix courants du marché, permettra à Sonatrach de renforcer la participation de 3,85% enregistrés en 2011 à 4,007% depuis quelques jours. Du coup, la valeur de la participation du groupe algérien au sein de la compagnie espagnole a atteint 612 millions euros. Bien que la Sonatrach ne soit pas encore présente au conseil d’administration de Gas Natural Fenosa, elle se présente désormais comme le partenaire stratégique du groupe énergétique espagnol. Plus encore, indiquent nos sources, contrairement à d’autres actionnaires de Gas Natural Fenosa, qui reçoivent des dividendes déclarés par la société, Sonatrach n’a émis aucune notification à cet effet, ce qui permet de penser que le groupe public algérien a choisi l’option de recevoir les dividendes de 2012 en actions et augmenter davantage sa présence dans le capital de Gas Natural Fenosa. Pour rappel, le différend sur la révision des prix du gaz fourni par Sonatrach en Algérie entre 2005 et 2008 a conduit à une sentence d’un tribunal international qui a condamné l’Espagne à payer 1,897 million de dollars. L’accord conclu en 2011 portait également sur la prise de participation de Sonatrach dans le capital de GNF et sur une cession de l’ordre de 10% des actions détenues par Sonatrach dans le gazoduc Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne. Cette opération a été conclue au début du mois de janvier quand Gas Natural Fenosa a acheté, auprès de la Sonatrach, 10% du capital de Medgaz pour la somme de 61,9 millions d’euros.
L’enjeu de Medgaz
Après quelques moments d’hésitation de la part des associés, c’est le dénouement pour le partage des parts sociales du gazoduc Medgaz. Des sources espagnoles affirment, en effet, que Cepsa et Sonatrach ont exercé le droit de préemption sur la vente, les firmes espagnoles Iberdrola et Endesa, de participation dans la société qui gère Medgaz. Iberdrola et Endesa avaient décidé en décembre dernier leurs participations, évaluées respectivement à 20% et 12%. Le transporteur belge Fluxys belges avait proposé la somme de 233,75 millions pour l’acquisition de ces participations pour devenir l’actionnaire majeur de Medgaz. Iberdrola a estimé sa participation à hauteur de 146,25 millions d’euros, alors qu’Endesa avait accepté de vendre ses parts pour la somme de 87,5 millions d’euros. Toutefois, précisent nos sources, Cepsa et Sonatrach ont exercé le droit de préemption sur cette opération et ont décidé d’acquérir ces actions. Ainsi, les parts d’Iberdrola et d’Endesa ont été partagées entre Cepsa (15,04 %) et la Sonatrach (16,96 %). Par cette action, le groupe pétrolier national reprend le dessus sur la société qui gère le Medgaz. Dès la conclusion de la transaction, Sonatrach détiendra 42,96 % des parts, suivie de Cepsa avec 35,04 % et GDF Suez avec 12%. Gas Natural Fenosa se contente de 10% de parts acquises dans le cadre de l’accord stratégique avec Sonatrach. Il faut noter que cette prise de participation devra passer par une procédure complexe dans le système boursier espagnol.
Mokhtar Benzaki