Les habitants de plusieurs communes du littoral de la wilaya de Béjaïa et de Jijel ont investi dans la matinée d’aujourd’hui la rue. Leur colère est justifiée par le retard accusé dans les opérations de raccordement de leurs communes au réseau du gaz naturel.
En effet, les citoyens des daïras de Souk El Tenine et de Darguina auxquels se sont joints ceux de Ziama-Mansouria, ont procédé ce dimanche à la fermeture de la RN9 reliant Béjaia à Sétif, au niveau du chef-lieu de la commune de Souk El-Tenine. Ils ont voulu dénoncer l’immobilisme des pouvoirs publics face à un problème qui dure depuis huit années et qui prive les habitants de plusieurs communes du gaz naturel.
Les initiateurs de ce mouvement de protestation ont déploré, dans leur déclaration, «l’absence des autorités publiques compétentes pour prendre les mesures administratives qui s’imposent» pour soulager quelque 5000 foyers, qui attendent avec impatience le fameux combustible. La raison à l’origine de ce retard préjudiciable aux habitants de la région du Sahel béjaoui et de Jijel : l’opposition d’un citoyen de la commune voisine, Aokas en l’occurrence, au passage de la conduite par sa propriété.
Plusieurs rounds de dialogue ont été organisés entre le propriétaire terrien avec les responsables de la Société de distribution de l’électricité et du gaz de Béjaïa, mais en vain, « pourtant on a failli conclure », a indiqué un cadre du groupe Sonelgaz sous el sceau de l’anonymat. « Tout est tombé à l’eau. Les négociations se sont poursuivies avec l’arrivée du nouveau wali, mais on n’a enregistré aucune évolution notable. Ni le montant des indemnisations, ni les différentes réunions n’ont permis de venir à bout de l’obstination dudit citoyen qui campe toujours sur sa position », a-t-il regretté. Conséquences : le taux de raccordement au gaz de ville est resté faible dans cette partie de la wilaya.

Interrogé à ce propos sur les ondes de la radio locale, le directeur de la société de distribution de l’électricité et du gaz de Béjaia a reconnu «être dépassé» par les événements. «Je n’ai jamais vu une opposition pareille», a-t-il lâché avec dépit. C’est dire qu’aucune solution n’est envisagée pour le moment.
Le président de l’APC de Souk El Tenine a confié, pour sa part, que le Premier ministre sera saisi par écrit prochainement. L’écrit sera envoyé après concertation des différents exécutifs communaux, concernés par cette situation.
Pour rappel, durant la vague de froid qu’a connue la wilaya de Béjaïa en 2012, et qui a révélé au grand jour qu’aucun dispositif n’était prévu en cas de situation extrême, l’unique station Naftal de la daïra de Souk El Tenine n’était pas en mesure de faire face à la forte demande des citoyens en bombonnes de gaz.
Salim Aït-Sadi