Rabah Saâdane « Ne vous inquiétez pas, on va les avoir ! »

Rabah Saâdane « Ne vous inquiétez pas, on va les avoir ! »

Bien que déçu d’être passé tout près d’une qualification certaine en terre égyptienne pas du tout hospitalière, le coach national Rabah Saâdane trouve les mots qu’il faut pour garder l’espoir. Il rassure que les Verts sauront relever la tête après leur défaite de samedi et vont répondre présent ce mercredi à Khartoum pour le match de barrage.

Liberté : Rater une qualification pour le mondial d’une poignée de secondes, on imagine que vous êtes certainement déçu…



Rabah Saâdane : Il est très difficile, c’est sûr, de rater une qualification pour le mondial à quelques poignées de secondes. Je suis très déçu oui, déçu par rapport à ces joueurs qui se sont battus comme des lions au cours de ce match. Malgré toute l’hostilité dont on a fait l’objet, le groupe n’a à aucun moment tremblé. Il s’est défoncé bec et ongles pour faire honneur au pays. Toutefois, le plus important, c’est qu’on est encore en course. Nous avons toujours des chances de qualification. Le fait de sortir de cette mésaventure indemne et sans élimination, je dirai que c’est une bonne chose pour nous.

Pourquoi ?

Les joueurs, c’est avant tout des êtres humains. Vu les conditions dans lesquelles nous étions, il n’était, croyez-moi, même pas évident de faire le match qu’ils ont fait. Nous avons vécu un cauchemar en terre égyptienne. On ne nous a pas épargnés depuis que nous avons atterri. Nous avons été agressés dès notre arrivée dans le bus, ce qui a causé la blessure de plusieurs joueurs. Nous étions perturbés par les intimidations et autres provocations des égyptiens qui ont utilisé tous les moyens pour déstabiliser les joueurs.

Vous voulez dire qu’il y a certains joueurs qui n’ont pas pu contenir la pression ?

Je ne leur en veux pas en tout cas. La plupart de nos joueurs sont jeunes. Ils viennent d’un environnement tout autre qui n’a rien à voir avec ce que nous avons trouvé ici. Ils n’ont pas l’habitude d’être la cible d’une pareille hostilité. Il faut les comprendre, car ce sont des êtres humains avant tout. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient. Il reste maintenant ce dernier match de mercredi que nous allons jouer au Soudan. Et là, je vous assure que ce sera une autre paire de manches.

C’est-Ă -dire ?

Nous allons évoluer dans de meilleures conditions. Ça n’a rien à voir en tout cas avec ce qui s’est passé au Caire où nous avons vécu dans une ambiance électrique avant, pendant et après le match. Je peux vous dire franchement que, quelque part, on savait qu’on allait disputer ce match de barrage. La preuve, nous avons tout prévu avant même de venir en Égypte. Nous avons visité les installations à Khartoum et réglé jusqu’au dernier détail le séjour de l’équipe. Nous serons sur place à partir d’aujourd’hui (hier : ndlr). On va se préparer convenablement pour notre match.

On a vu une équipe algérienne trop défensive dans ce match contre l’Égypte et c’est peut-être ce qui a arrangé le plus l’adversaire. Qu’en dites-vous ?

Je dirai que ce sont les conditions du match qui nous ont contraints à jouer dans la défensive. Nos joueurs ont évolué sous une pression énorme, ce qui a fait qu’ils ont reculé d’un cran. en dépit du fait d’avoir joué avec un seul attaquant, c’était un choix que nous avons fait, notre équipe est parvenue quand même à inquiéter l’adversaire à maintes reprises. Il faut dire aussi que nous avons raté de grosses occasions qui auraient pu faire la différence. Malheureusement, au lieu de marquer, on a encaissé un but dans les ultimes instants du jeu. Cela fait partie du football aussi. Je dirai encore une fois qu’il reste un dernier match au Soudan où ce ne sera pas la même chose.

Ne redoutez-vous pas que cette défaite va se répercuter négativement sur le moral des joueurs ?

La déception de la défaite était grande, certes, pour tout le monde dans l’équipe. C’est normal lorsqu’on rate une qualification pour la coupe du monde de cette manière. Mais il faut savoir que nous, nous ne sommes pas encore éliminés. Mais je suis persuadé qu’on va trouver les ressources nécessaires pour retaper le moral du groupe d’ici mercredi. Je n’en ai pas le moindre doute. Je fais confiance à mes joueurs. Ils ont un mental d’acier. Je sais qu’ils seront prêts pour la bataille, ce mercredi.

Ne pensez-vous pas que l’Égypte aura un ascendant psychologique après sa victoire ?

Les Égyptiens peuvent dire ce qu’ils veulent, ça m’est égal. Ce sera un match de barrage entre deux équipes qui ambitionnent de jouer leur va-tout à fond pour espérer arracher l’unique place qualificative du groupe pour le mondial. Il s’agit de 90 minutes décisives où tout le monde est motivé et décidé à sortir le grand jeu pour espérer gagner.

L’équipe nationale va enregistrer plusieurs défections pour ce match de barrage, et ce sera des soucis de plus pour vous M. Saâdane…

Non pas du tout, car je suis persuadé qu’on aura plus d’atouts par rapport au match du Caire. Vous connaissez bien l’état d’esprit du groupe. Nos joueurs sont des compétiteurs, ce sont des gars qui veulent aller jusqu’au bout. Ce match de mercredi sera une autre bataille où nous avons autant de chances. De plus, je peux vous dire que j’ai une idée pour gagner ce match. Donc, ne vous inquiétez surtout pas, on va les avoir.