Bien qu’il ait décidé de prendre sa retraite depuis son départ de l’EN, Rabah Saâdane continue d’alimenter les gazettes et de faire l’objet de nombreuses sollicitations et… spéculations. Certains le voient à la tête de la DTN après l’élection d’un nouveau président de la FAF, alors que d’autres le voient dans un pays du Golfe dès que son compte en banque aura baissé, selon eux. En attendant, profitons d’un entretien chic avec le «Cheikh».
Le Soir d’Algérie : Quel est votre avis sur le groupe de la mort dans lequel est tombée l’EN lors de la prochaine CAN en Afrique du Sud ?
Rabah Saâdane : Tout d’abord, il faut se réjouir du retour de notre sélection nationale dans une phase finale de la CAN puisque nous avions raté la dernière édition. Maintenant, groupe de la mort ou pas, je pense que toutes les équipes ont leur chance. Il ne faut pas avoir peur d’affronter de grandes sélections africaines. Il faut y aller en conquérant.
Le problème des blessures de certains cadres se pose à nouveau. Ce peut-il être un handicap ?
C’est le problème du sélectionneur national. C’est à lui de trouver les bonnes doublures, et je n’ai pas d’autres commentaires à faire sur ce sujet.
En 2010, sous votre direction, l’EN avait atteint les demi-finales. Cette sélection de Halilhodzic peut-elle en faire autant ou mieux ?
Seul Dieu le sait. Personnellement, je dis que tout est possible. Cette sélection nationale me semble bien armée pour faire un bon parcours et elle peut même créer la surprise. Qui aurait parié sur la Zambie lors de la dernière édition ? Certainement personne et, pourtant, elle a remporté le trophée, à la surprise générale. Par conséquent, je crois que l’Algérie peut le faire, d’autant plus que la compétition se déroule en Afrique du Sud.
Et quelle est la particularité de l’Afrique du Sud par rapport aux autres pays africains ?
Quand vous évoluez en Afrique du Sud, c’est comme si vous étiez en Europe. C’est différent des autres pays africains. Moi, je suis persuadé qu’on assistera à une édition de la CAN très relevée et spectaculaire.
Vous étiez présent lors de la remise du premier Soulier d’or algérien à Mohamed Messaoud, un buteur qui n’a jamais joué en sélection.
Au début, Mohamed Messaoud était prédestiné pour avoir une très belle carrière.
Est-ce un talent gâché ?
Non, je ne dirais pas cela. Ce sont les circonstances qui ne lui ont pas été favorables malgré son talent. Il n’a pas eu la chance de passer par de grands clubs mais il demeure un très bon attaquant qui a tout de même eu une belle carrière en Algérie. D’ailleurs, il est toujours en activité à Chlef et il est constant. La saison dernière, il a inscrit quinze buts, ce qui est remarquable dans notre championnat.
Pour vous, mérite-t-il largement ce trophée ?
Il le mérite amplement non seulement pour sa performance de la saison dernière mais aussi pour ses qualités morales. C’est un joueur exemplaire dans la vie courante, et c’est très important pour un sportif.
Vous êtes actuellement à la retraite mais on a évoqué votre nom pour la DTN et on dit que vous êtes très sollicité par les pays du Golfe ?
Je suis gêné par ce genre de questions. Pour le moment, il n’y a rien de nouveau, c’est tout ce que je peux vous dire.
Pour conclure, un pronostic sur le premier match de l’Algérie face à la Tunisie lors de la prochaine CAN…
Dans un tel groupe, toutes les rencontres sont importantes et décisives. Je pense que les deux sélections ont des possibilités de l’emporter.
Propos recueillis par H. B.