La nouvelle disposition réglementaire de la Fédération algérienne de football d’interdire aux clubs le recrutement de joueurs étrangers semble laisser “perplexe” l’ancienne icône des Verts de la glorieuse décennie des eightees.
Pour Rabah Madjer, “cette question de footballeurs étrangers reste un sujet extrêmement sensible qui ne doit pas être traité avec légèreté”.
“Cette interdiction dès le mois de décembre de recruter étranger, j’en ai justement pris connaissance ce matin en feuilletant votre quotidien. D’après ce que j’ai vu, c’est pour économiser les devises. Sincèrement, je ne sais pas quoi vous dire pour commenter cette décision qui prendra effet très rapidement, dès le prochain mercato hivernal”, nous dira, à ce propos, l’indémodable idole Portista.
Et d’argumenter : “En toute sincérité, si cette décision d’interdire le recrutement de tout joueur étranger a été prise à dessein d’économiser les devises, il n’y aurait pas que cette mesure à prendre. Pourquoi, donc, ne pas interdire également l’embauche d’entraîneurs étrangers ? A ce que je sache, ils sont eux aussi payés en devises ! Aussi, pour quelle raison n’a-t-on pas interdit en parallèle le départ en masse des clubs algériens à l’étranger pour la traditionnelle préparation pré-compétitive ? Ces stages à l’étranger sont également réglés en monnaie étrangère, autrement dit en devises, non ?” Pour Rabah Madjer, “dans un tel registre réglementaire, tout doit être pris en compte et non pas seulement ce volet tributaire du simple recrutement de joueurs étrangers”.
“Surtout que nous avons aussi des joueurs internationaux évoluant à l’étranger. Imaginez alors que d’autres pays décident, comme mesure économique urgente et applicable de suite, d’interdire le recrutement d’étrangers. Que feraient nos joueurs ? Ils rentreraient à la maison ? Ce n’est pas un sujet simple mais tellement alambiqué ! D’autant plus que, de nos jours, le football n’échappe pas à la mondialisation”, renchérira notre interlocuteur, non sans insister sur le fait que “c’est un sujet très sensible, surtout avec le retour en force du football national sur le devant de la scène internationale”. «Pourquoi cette prise de décision tardive ? Il n’y a que la FAF qui semble en connaitre la réponse. Mais si c’est juste en raison du volet financier, franchement, cela me dépasse» dira encore le champion d’Afrique 1990. Dans un tout autre registre, lié celui-là à l’actualité des Verts et la confirmation de la programmation de deux rencontres amicales face à la Guinée et au Sénégal à la rentrée, Madjer n’a pas caché sa satisfaction “d’avoir enfin été entendu”. “C’est une bonne chose. Je vois que nos conseils ont enfin été pris en considération. C’est mieux et beaucoup plus instructif de préparer une coupe d’Afrique des nations face à des sélections du continent. J’avais beaucoup insisté sur ce détail. Nos recommandations et conseils ont, finalement, été suivis. Comme le dit si bien l’adage, vaut mieux tard que jamais”, estime, en parfaite connaissance de cause, l’ancien driver national.
R. B