Al-Jazeera Sport a diffusé jeudi en début de soirée un reportage sur Rabah Madjer.
Ce fut un chef-d’œuvre du réalisateur à la dimension et la réputation de la star algérienne. Madjer a été filmé un peu partout.
De Doha, où il réside actuellement, à Vienne où l’Algérien est entré dans l’histoire en gagnant la Coupe d’Europe et «baptisé» sa talonnade, en passant par Gijon avec la victoire historique sur l’Allemagne et son but inoubliable et Porto où Madjer a effectué les plus belles années de sa carrière professionnelle et reste éternel pour un club qu’il a marqué de son empreinte.
Deux surprises ont marqué ce reportage, la première sur le plateau avec l’arrivée de Benmabrouk, son ancien coéquipier au Racing de Paris, et la deuxième sur le terrain même de Vienne où Madjer a largement contribué à la victoire du FC Porto en Coupe d’Europe. C’est celle du keeper belge, Jean-Marie Pffaf.
Au moment où Madjer s’exprimait sur cette finale de 1987, Pffaf fit son entrée sur le terrain en tenue. Madjer n’en croyait pas ses yeux !Accolades et échanges de souvenirs pleins d’émotion.
Ensuite Madjer, en costume, effectua la même talonnade avec la même élégance ! Après un autographe sur ses gants, Madjer a remis au gardien belge un porte-clés.
«Voilà, de cette façon, quand tu conduiras ta voiture, tu te souviendras toujours de moi», lui lança-t-il avec un large sourire. Ensuite, et à partir du Portugal, le président du FC Porto n’a pas tari d’éloges sur l’Algérien.
«C’est un homme exceptionnel, un joueur complet et un exemple. Pour lui, les portes du FC Porto sont toujours ouvertes à tout moment».
C’est là toute la considération d’un football algérien où Michel Platini, le président de l’UEFA, n’est pas resté insensible au talent et aux qualités morales de Madjer. «C’est le symbole du football algérien».
En conclusion, Madjer a tenu à faire une déclaration assez significative sur la mentalité qui ronge notre sport-roi.
«Avec moi, on a opté pour la politique de diviser pour régner, mais je suis fier d’avoir servi mon pays. J’ai interdit à certains responsables de s’immiscer dans mon travail, et c’est là que les entraves ont commencé.
Je m’excuse, mais c’est une vérité». Il est certain que Madjer a dérangé certains intérêts par sa personnalité, ses convictions et ses principes.
Quant à Rachid Mekhloufi, invité d’honneur à cette émission en direct, il a fait une déclaration tout à son honneur et qui traduit fort bien ce qu’il pense de Madjer.
«Si j’étais responsable, je lui confierai le football algérien car Madjer a une revanche à prendre», a-t-il affirmé. S’adressant à Madjer, il dira: «Après la Coupe du monde, on te fera revenir au nom de la Révolution».
Mais, comme le dit un proverbe, «Peu importe la direction du vent, le soleil suit toujours son chemin». Rabah Madjer a eu l’insigne honneur de représenter l’Algérie là où il est passé. Pour les autres, c’est l’histoire qui se chargera de faire le reste.
M. Zeggai