Quota des femmes dans les assemblées élues,Belaiz tacle Belkhadem

Quota des femmes dans les assemblées élues,Belaiz tacle Belkhadem
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Belaïz tacle Belkhadem

Le ministre de la Justice

Le représentant du gouvernement s’est demandé sur quelles bases la commission a ramené le taux de 33% à 20%.

Arès le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, c’est au tour du ministre de la Justice de tacler le FLN. Dans ses réponses, hier aux questions des députés relatives au projet de loi sur la représentation féminine dans les assemblées élues, Tayeb Belaïz n’a pas été tendre avec le parti de Belkhadem. Ce dernier a opéré un coup de force en imposant à la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l’APN de ramener le quota des femmes de 33%, comme adopté par le Conseil des ministres, à 20%.

LG Algérie

«Le gouvernement tient au tiers et s’oppose à l’amendement de la Commission», a rappelé le ministre. Haussant le ton, ce dernier insiste: «Je défendrai ce texte au nom du gouvernement et sous l’instruction du chef de l’Etat.» Une déclaration de guerre. Le représentant du gouvernement s’est demandé, en outre, sur quelles bases la commission a ramené le taux à 20%.

Le FLN a avancé des arguments fallacieux ayant trait aux coutumes et traditions de la société algérienne, expliquant qu’il faut aller graduellement dans ce domaine. Le ministre ne croit pas à ces arguments non convaincants. Il expliquera qu’en 1962, 10 femmes étaient présentes dans l’Assemblée alors qu’en 2010, il en existe 7 au Sénat. «Graduellement mais dans le sens inverse», a-t-il ironisé. Pour ce qui est des traditions sociales, M. Belaïz pose une foultitude de questions.

Les traditions interdisent-elles aux femmes seulement la politique? Le travail politique est-il plus dangereux que le travail juridique? Un poste politique est-il plus dangereux que le poste d’un général de l’armée, d’un pilote?

Ces questions sont posées au FLN. Le représentant du gouvernement n’a pas manqué d’expliquer pourquoi le gouvernement a arrêté le taux de représentation des femmes à 33% dans les assemblées élues. Il expliquera que la Commission qui a été installée pour cette fin a conclu à la parité, mais qu’il a fallu commencer par le possible. Il précisera, au passage, que 87 pays du monde travaillent avec le système des quotas et que le taux le plus adopté est le tiers.

Le ministre a noté que ce tiers est une mesure pour une durée provisoire et qu’il sera abrogé dès que l’égalité des chances entre l’homme et la femme sera consacrée.

M. Belaïz a souligné également que la femme représente 29,6% dans la Fonction publique et qu’il n’est plus possible de continuer à marginaliser 53% de la population de la vie politique nationale.

Pour le ministre de la Justice, l’Histoire est en marche et personne ne peut l’arrêter. Il invitera le FLN, sans le citer, à s’adapter au cours des événements.

Dans ses réponses, le ministre a rappelé que tous les textes de loi algériens adoptés depuis l’Indépendance insistent sur l’égalité entre tous les citoyens, abstraction faite du sexe. Il regrette que ces textes ne soient pas appliqués sur le terrain.

Est-il logique que 50 ans après l’Indépendance, 3 APC seulement sur 1541 soient présidées par des femmes, aucune femme ne préside une APW parmi les 48 qui existent, 7 femmes seulement (du tiers présidentiel) sont membres du Sénat et que l’APN en compte seulement 33, se demande encore le ministre, expliquant que l’Etat doit trouver les mécanismes pour traduire sur le terrain cette égalité dans les textes de loi. Cela étant dit, force est de constater que le gouvernement procède lui-aussi graduellement; le tiers n’étant que provisoire. En outre, cette mesure ne concerne que les communes qui ont plus de 20.000 habitants. De fait, selon le ministre, 792 communes sur 1541 ne sont pas concernées. Quant au classement des listes électorales, le ministre a indiqué que les partis sont libres de procéder au classement qui leur convient.