
Pour ma conscience patriotique je publie la lettre que j’ai adressé le 20 février 2014 à Monsieur Bouteflika demandant pardon à tous les Algèriens de m’être fourvoyée.
–Pour avoir crié par voie de presse au peuple algérien tout entier : « Algérie ! Algérie ! Rassemble toi autour de Bouteflika », lors de votre première candidature aux présidentielles.
—Pour ce que l’on pourrait appeler mon « Mon Droit Politique » bien que ne m’étant inféodée a aucun parti.
–Pour avoir cru comme tous les algériens, en votre volonté d’apporter le changement tant attendu et espéré.
–Pour avoir eu le courage de me singulariser par mon soutien en Kabylie qui, ne vous portant pas favori, a essayé de vous déstabiliser par des agressions verbales virulentes et assassines lors de votre meeting de première campagne à Bejaia.
–-Pour avoir maîtrisé cette situation regrettable en faisant mienne votre humiliation dans ce salon d’honneur en publiant au lendemain dans le « Soir d’Algérie » à mes frais cet article « Pardon Monsieur Bouteflika pour cette tentative de débauchage.. » et dont vous aviez ordonné sa traduction et reproduction en grande page dans tous les journaux nationaux le surlendemain.
–-Pour avoir incité les citoyens à voter Bouteflika dans cet autre article dans « la dépêche de Kabylie »et expliqué, en page entière encore une fois à mes frais « Pourquoi un deuxième mandat pour Bouteflika ? »Allant jusqu’à vous comparer à Martin Luther King ! (Je vous prie de le relire)
—Parce que je ne me suis jamais sentie fière et digne de mon pays, tant tout se délétère tout secteur confondu à une allure hallucinante depuis ces 15 dernières années.
–Parce qu il n’a été donné aucun moyen aux algériens d’être fiers malgré votre slogan de campagne « pour une Algérie digne et fière ».et vos apostrophes dans les meetings telles « hänegär, hänegär chachétek » dont j’ai eu droit nominativement et publiquement à la salle bleue de Bejaia.
–Parce qu’en 1993 lors de notre rencontre fortuite de 15 minutes à un feu rouge, rue de Chantepoulet à Genève , il me souvient avoir décelé dans vos propos, votre ressentiment vis à vis des militaires, vous plaignant de ce qu’ils vous aient écarté de la succession de feu le Président Boumediene.
–Parce que vous m’aviez demandé ce jour là si j’avais lu le « monde diplomatique » de la veille, et exhorté à le lire avec la jubilation d’un gagnant : « Lisez-le.Lisez le. Le titre c’est « la Sale guerre ».
–Parce que le livre de Habib Souaidia « La Sale Guerre » n’a paru qu’en 2001 et qu’à l’époque la rumeur à travers la presse insinuait que vous n’en seriez pas étranger. ??????
—Parce que vous m’aviez dit que vos amis du golfe nous méprisaient, nous Algériens.
–Parce que ces dernières années, il ne s’est pas passé un jour sans que l’on ne soit spectateurs des luttes intestines au sein des institutions de l’Etat avec son cortège d’affaires de corruption et des déballages malsains, fragilisant ainsi les fondements même de nos institutions et de la Nation.
–parce qu’il me semble que vous aussi vous vous « refusez à exorciser le Passé et rendre justice au Présent »comme le souligne votre « ami » Suisse Jean ZIEGLER qui avoua ne pas vous connaître lorsque je lui reprochais de trop vous encenser et lui expliquais votre attitude revancharde et rancunière vis-à-vis de la Kabylie que vous avez exclue des programmes de développement national.
Je viens vous dire par le biais de cet écrit, que je vous destine personnellement, que j’ai des raisons de regretter mon implication dans cette aventure qui a insufflé un regain d’espoir à tous les algériens…mais qui, s’est malheureusement arrêtée juste après votre premier mandat .
J’étais bien naïve de croire à l’avènement de « la Justice » et de la moralisation de la vie publique, lorsqu’ à mon interpellation vous aviez chargé Monsieur BENFLIS, votre Directeur de cabinet de téléphoner au Président de la Cour de Bejaia pour me protéger de toute iniquité suite à mon écrit sur la gestion du wali que vous aviez d’ailleurs radié.
Pour l’anecdote je fus apostrophée avec véhémence par un juge me demandant qui j’étais pour me permettre d’écrire ainsi :
—quand je répondis que je n’étais qu’une simple citoyenne jalouse de son pays, un tonnerre d’applaudissements retentit dans la salle d’audience….Bien vrai !
Au fil des années et à la lumière des événements personnellement vécus et ceux mis au grand jour par la presse pour un régionalisme, un népotisme sans précédant en plus des passe-droits, des scandales de corruption qui impliqueraient votre famille vos proches et tout votre clan puisqu’il y en aurait un, je ne peux qu’être ulcérée à l’idée que j’avais tout Faux !
Monsieur Bouteflika,
–Des annales de l’Histoire de l’Algérie indépendante, je n’ai jamais remarqué la corruption se propager et gangrener jusqu’aux plus petits commis de l’Etat au point qu’elle en devienne une institution dans les moindres petites couches de la société et cela depuis ces 10 dernières années.
–Des annales de l’Histoire de l’Algérie indépendante, je n’ai jamais déploré une jeunesse désoeuvrée, en détresse, en mal être, que depuis ces 10 dernières années.
Monsieur Bouteflika,
Bien que vous œuvré à ce que je n’intègre aucune des missions diplomatiques en Suisse, ma seule compétence m’a ouvert d’autres portes !
J’ai vu des rescapés du récent phénomène « harraga » croupir dans des centres de réfugiés.Savez- vous qu’ils étaient tous sûrs de mourir et ce avant même d’avoir quitté leur famille ! Terrible pour ces jeunes de pas plus de 25 ans pour qui la mort ne fait pas peur…
J’ai froid dans le dos à l’idée d’avoir connu ces 2 jeunes fauchés par le train à Zurich !Il m’avouaient que pour survivre il n’attaquaient jamais les personnes agées et handicapés mais volaient des valises dans le train
A propos de ces jeunes en condition précaire en pays étranger, je saisirai cette occasion pour inciter nos ambassades à leur faire la zakat de temps en temps ou financer le rapatriement de leurs dépouilles plutôt que de dilapider les deniers de l’Etat dans des réceptions coûteuses et des galas, ou notre Ministre de la Culture pour laquelle j’avais pourtant préparé un mémoire afin qu’elle soit l’interlocuteur valable face à son homologue suisse , a choqué par son ignorance et surtout son choix médiocre du programme culturel qui devait faire honneur à notre Pays.
L’Algérie ne sait-elle que chanter et danser au rythme appuyé et indécent de nos représentants officiels ?
Deniers de l’Etat gaspillés aussi quand on sait qu’un de vos amis que vous avez soustrait du scandale de Washington pour le nommer ambassadeur de la Mission Permanente auprès de l’ONU a boudé la résidence d’Etat algérienne restée des années fermées pour faire faire plus de 100 km, 4 fois par jour à son chauffeur, préférant ainsi habiter son château personnel dans un pays frontalier, que d’être à proximité de son Ambassade. (Je me demande pour quelle résidence étaient destinés les frais de maintenance et d’entretien)
Ambassadeur qui a été contraint d’ engager des frais auprès d’une prestigieuse école étrangère pour faire passer des tests de recrutement d’assistants, exigeant comme seul critère de compétence la performance dans « la vitesse »… à l’heure de l’informatique !
Cette jeunesse pour laquelle vous étiez censé vous investir en priorité est la plupart perdue par la drogue ou corrompue par le biais d’octrois de prêts bancaires pour des projets spéculatifs et non créateurs d’emplois.
Confier à des jeunes inexpérimentés, des centaines de milliers de dinars, leur ôtant ainsi le goût de l’effort et l’amour du travail ne peut que les confronter à la justice et la prison pour non remboursement de ces prêts quand il ne s’agit pas de faillite frauduleuse!
Il y en a parmi eux qui pensent que vous les exempteriez aussi de leurs dettes !
—Des Annales de l’histoire de l’Algérie indépendante je n’ai jamais assisté à une aussi grande recrudescence de mouvements de contestation sociale que depuis 10 ans
L’école cet instrument de la reproduction sociale ne fait que se déliter encore plus car pour la paix sociale le Pouvoir incarné ne cesse de capituler en augmentant les salaires sans obligation de résultat ni le respect des lois pour des preneurs d’otages impunis et sans se pencher sur les raisons de ce mal qui ronge ce secteur…
De Gaule que vous admiriez disait. « Vaut mieux une injustice qu’un grand désordre » mais il n’a jamais été question d’acheter la paix sociale par la corruption.
—Des Annales de l’Histoire de l’Algérie depuis l’indépendance je n’ai jamais compté autant d’expatriés parmi notre intelligentsia servant qui la France, qui le Canada, qui les USA, qui l’Allemagne, qui la Suisse et j’en passe mais … sans oublier le Qatar.
Doha, d’où je reviens, regorge de nos expatriés qui Docteur, qui Expert, qui Chercheur. !
Monsieur Bouteflika,
Que n’aviez-vous pas été inspiré par ces pays du golfe oû vous aviez vécu des années, pour insuffler à votre propre pays, ce soubresaut dans les nouvelles technologies et la modernité qui font tant rêver… jusqu’aux occidentaux ?
Que je regrette tant que votre amour propre n’ait pas été piqué au vif quand vous leur offriez de venir chasser l’outarde dans nos déserts plutôt que de leur montrer avec fierté ce que vous aviez réalisé pour votre pays ! En 15 ans vous en aviez les moyens, non ?
Je pourrai m’étendre sur mon amertume ma grande déception …ma déchirure, celle de tous les algériens intègres dont vous n’aviez pas voulu à vos côtés ou que vous aviez congédié parce qu’ils gênaient.
Le peuple n’arrête pas de souffrir au quotidien face aux agressions morales dues au chômage et la cherté de la vie , pendant que des fortunes personnelles impensables s’accumulent sur son dos.
Dites moi un peu, Monsieur Bouteflika aimez vous assez votre Pays et son Peuple ?
A l’heure oû il est question d’un quatrième mandat pour vous, j’adresse avec ferveur une prière à Dieu pour que votre santé s’améliore….Mais de Grâce pensez AVANT TOUT à ce qu’il y a de meilleur pour ce Peuple rien que pour ce Peuple qui a tant… tant…. espéré en vous¨ ! Autrement dit QUITTEZ DIGNEMENT LE POUVOIR .
Croyez en l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
NB/ Il me souvient d’avoir fustigé Monsieur Chirac lors de son élection qui coïncidait avec la fête la victoire,lui rappelant la commémoration triste chez nous de cette même date du 8 mai Date que la France entière occultait parce qu’aucune voix officielle algérienne ne s’était élevée jusque là .
Il répondit à ma lettre et des effets ont été perçus des années après.
Mme ABBAR simple citoyenne Algérienne