Quinzième tripartite, L’UGTA attend l’accord de Sellal

Quinzième tripartite, L’UGTA attend l’accord de Sellal
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L’Union générale des travailleurs algériens a préparé 142 propositions et attend toujours une réponse sur le mémorandum élaboré en collaboration avec le Conseil économique et social (Cnes). Ce document destiné au Président de la République porte sur plus de 70 propositions relatives notamment à l’amélioration du pouvoir d’achat.

Depuis la dernière tripartie, la Centrale syndicale attend une évaluation des travaux de différents groupes de réflexion installés à l’occasion de la réunion qui a regroupé l’UGTA , les organisations patronales et le gouvernement présidée par l’ex- Premier ministre , Ahmed Ouyahia.

Ainsi, Abdelmalek Sellal, Premier ministre depuis le 3 septembre dernier est sollicité par les partenaires sociaux pour tenir la quinzième tripartite.

Selon des sources syndicales, l’Union générale des travailleurs algériens a préparé 142 propositions et attend toujours une réponse sur le mémorandum élaboré en collaboration avec le Conseil économique et social (Cnes). Ce document destiné au Président de la République porte sur plus de 70 propositions relatives notamment à l’amélioration du pouvoir d’achat.

Il est à rappeler que la dernière tripartite a été sanctionnée par une hausse de 3 000 DA du Salaire minimum garanti – le portant ainsi à 18 000 DA . Mais aucune mesure concrète n’a été prise pour améliorer le pouvoir d’achat des Algériens.

La baisse de l’IRG (Impôt sur le revenu global) des salariés et l’abrogation de l’article 87 bis ont été rejetés par le gouvernement. Toutefois, un groupe de travail a été mis sur pied, mandaté pour évaluer les incidences de la suppression de l’article 87 bis et préparer la prise en charge de cette question dans la prochaine révision du code du travail.

Sur ce dernier point, la Centrale syndicale avait présenté ce point en rappelant d’abord les différentes décisions de relèvement du pouvoir d’achat qui ont été décidées durant la dernière décennie. Elle a cependant considéré que «diverses études réalisées démontrent que les revenus actuels de nombreux travailleurs demeurent largement insuffisants par rapport à l’évolution du coût de la vie».

A ce effet, l’UGTA a demandé aux organisations patronales et au gouvernement des mesures nouvelles pour améliorer le pouvoir d’achat indiquant pour cela plusieurs pistes dont une révision de l’impôt sur le revenu général, l’abrogation de l’article 87 bis relatif au mode de calcul du Salaire minimum garanti ainsi qu’à son montant.

Comme réponse à cette demande, les organisations patronales privées et publiques ont rappelé les accords salariaux conclus en 2010 et appelé à la préservation de la viabilité des entreprises elles-mêmes. Le gouvernement de l’ex Premier ministre avait précisé que «l’examen du dossier du pouvoir d’achat ne doit pas être isolé de divers facteurs non moins importants».

Comme premier argument, l’Exécutif a relevé l’état des finances publiques marquées par une importante résurgence du déficit budgétaire du fait de la politique salariale de l’État, de l’importance des transferts sociaux ainsi que du volume des investissements publics.

Tous ces facteurs dictent d’éviter toute mesure de nature à aggraver l’ampleur du déficit budgétaire et excluent de ce fait tout recours à une baisse de l’IRG qui constitue d’ailleurs une source majeure de la fiscalité ordinaire du pays.

En deuxième lieu, l’année 2010 a enregistré l’entrée en vigueur des nouveaux régimes indemnitaires avec un effet rétroactif remontant jusqu’au 1er janvier 2008. En troisième lieu, s’agissant des entreprises publiques économiques, cellesci ont toutes conclu des conventions salariales en 2010 et pour nombre d’entre elles, des avenants en 2011.

En quatrième lieu, le SNMG a connu une augmentation importante le 1er janvier 2010, soit moins de deux années. Enfin, la conjoncture économique internationale se caractérise par une récession qui ne manquera pas d’avoir un effet sur la demande et sur les prix des hydrocarbures et donc sur l’économie nationale. Il est à noter que pour la conjoncture internationale, le ministre des Finances Karim Djoudi, a affirmé que l’Algérie n’est pas à l’abri de la crise européenne.

Donc, peut-on espérer de nouvelles augmentations lors de la prochaine tripartite avec cette situation ? Du côté de l’UGTA confrontée aux mouvements de protestation dans des secteurs qu’elle pensait maîtriser puisque c’est le seul syndicat existant dans ces domaines d’activités après que les secteurs de l’Education et de la Santé eurent échappé à son contrôle à cause de la montée des syndicats autonomes.

Il est à souligner que la prochaine tripartite intervient dans un contexte social difficile marqué par une dégradation du pouvoir d’achat, une inflation dépassant les 7 % et une flambée des prix.

N.C