Qui veut mettre l’Algérie dans la gêne ?

Qui veut mettre l’Algérie dans la gêne ?

L’acte de piraterie commis samedi dernier contre le vraquier algérien en haute mer, alors qu’il se dirigeait vers le Kenya est-il à inscrire dans le registre des actes similaires très courants dans cette région du monde, ou s’agit-il d’un coup monté afin de gêner l’Algérie qui mène un combat diplomatique acharné pour la criminalisation du paiement des rançons aux terroristes ?

La question mérite d’être posée. Surtout lorsqu’on connaît la nationalité de certaines forces navales stationnées au large de la Somalie pour la sécurisation du trafic maritime dans cette région réputée pour les nombreux actes de piraterie qui s’y produisent.

Quelle serait la démarche des autorités algériennes si le contact venait à être noué avec les ravisseurs du vraquier qui avait à son bord 17 membres d’équipage de nationalité algérienne ? Versera-t-elle une rançon aux pirates si ceux-ci la demandent ? Invraisemblable quand on sait tous les efforts déployés par l’Algérie pour criminaliser le paiement des rançons aux terroristes en contrepartie de la libération d’otages.

Des efforts diplomatiques intenses ont amené l’Union africaine à entériner la requête de l’Algérie. De même pour le Conseil de sécurité de l’ONU qui a adopté une résolution, bien qu’elle ne criminalise pas explicitement un tel procédé, mais le restreint et le dénonce.

D’ailleurs, il n’est pas exclu que le Conseil de sécurité revoie sa copie et criminalise clairement ce procédé qui contribue au financement du terrorisme. En effet, deux poids lourds au sein du Conseil, à savoir la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, ont apporté leur soutien à la proposition algérienne. Mais pour l’instant, les autorités algériennes ne sont pas encore devant un tel dilemme.

En effet, aucune nouvelle n’est disponible sur le vraquier algérien MV Blida et son équipage. «Nous sommes sans nouvelles du vraquier et de son équipage», a indiqué une source d’IBC d’après l’APS, ajoutant que l’armateur vient de recevoir les proches des 17 Algériens membres de l’équipage du navire qui en compte 27

Le vraquier battant pavillon algérien a fait samedi après-midi l’objet d’un acte de piraterie en haute mer, alors qu’il se dirigeait vers le port de Mombasa (Kenya), a indiqué dimanche un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le ministère a précisé que l’acte de piraterie n’a pas été revendiqué, précisant qu’il suivait les développements de cette affaire. Selon l’armateur IBC, le vraquier avait à son bord un équipage de 27 membres, dont 17 de nationalité algérienne. Le capitaine du navire ainsi que 5 membres d’équipage sont de nationalité ukrainienne. Les 4 autres sont de nationalité philippine (2), jordanienne (1) et indonésienne (1).

IBC (International Bulk Carriers), une filiale de CNAN Group créée en 2007, est une société mixte de droit algérien à majorité saoudienne, spécialisée dans le transport maritime de cargaisons homogènes.