QUI SUCCÉDERA À SAÂDANE ?
Les quatre options
La question de la succession de Rabah Saâdane a été posée aussitôt que le coup de sifflet final du match Algérie-USA a retenti, et d’ailleurs, l’inévitable question, non pas qui fâche puisque Saâdane l’a accueillie avec le sourire, mais disons la question qui embarrasse a retenti dans la salle où s’est déroulée la conférence de presse d’après-match. Mais il est vrai qu’à chaud il est toujours délicat de répondre clairement à ce genre d’interrogation même si elle préoccupe au plus haut point l’opinion publique algérienne.
C’est pourquoi le lendemain, dans un entretien personnel que nous avons eu avec lui, nous avons remis ça sur le tapis en allant un peu plus loin, puisque nous lui avons demandé s’il pensait qu’un changement aussi important que celui de l’entraîneur, à moins de deux mois de l’échéance des éliminatoires de Coupe d’Afrique, ne risquait pas d’être compromettante pour les Verts et de démolir tout ce qui a été fait jusque-là ?
Là également, Saâdane n’était pas à l’aise pour répondre, car étant forcément partie prenante dans la réponse et nous avons deviné à travers ses hésitations que le centre de décision qui se situe au niveau du président de la FAF n’a peut-être pas encore livré tous ses secrets. Secret de Polichinelle ?
Sans doute car nul n’ignore que l’option de l’entraîneur étranger avec un technicien algérien à ses côtés reste de mise et dans la tête des responsables de la fédération qui croient dur comme fer que cette formule est celle qui réglera définitivement, ou du moins pour une longue période, le problème de l’encadrement au niveau de l’équipe nationale.
La première option, qui serait vraisemblablement idéale pour Raouraoua, serait que Saâdane accepte de partager ses responsabilités avec un coach étranger qui serait une grosse pointure, et là, vous en conviendrez, il pourrait y avoir des susceptibilités personnelles et de leadership dus à l’orgueil légitime et à la notoriété de l’un et de l’autre.
Il est en effet difficile de voir Saâdane, après trois Coupes du monde et toute une carrière jalonnée de satisfecit, revenir au rang de co-entraîneur sans vouloir préjuger ou enlever quoi que ce soit au futur coach qui appartient pour le moment au domaine de la fiction.
La deuxième option, qui interviendrait dans le cas où Saâdane refuserait de partager son poste avec un étranger, serait de le reconduire à son poste en lui fixant un contrat-objectifs avec des étapes intermédiaires qui pourraient le voir être remplacé à court ou moyen termes, et ce, avant même les éliminatoires de la prochaine Coupe du monde. Un contrat en quelque sorte limité dans le temps.
La troisième option, qui est la plus aléatoire, toujours dans le cas où Saâdane refuserait la direction mixte de l’équipe nationale, serait de confier l’équipe nationale à un entraîneur étranger seul, qui aurait toute latitude de ramener avec lui son staff. Une option qui engendrerait évidemment des dépenses faramineuses sans aucune garantie de résultat, et il n’en
faut pour exemple que tous ces pays africains qui sont allés en Coupe du monde avec des entraîneurs étrangers de renom, comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud et qui sont sortis de la compétition au premier tour.
La quatrième option, qui a d’ailleurs déjà fait du chemin, est de mettre l’entraîneur national des A’, Abdelhak Benchikha, soit aux côtés de Saâdane soit aux côtés d’un entraîneur étranger avec pour objectif, à moyen terme, de préparer l’ex-coach du Club
Africain aux échéances à venir comme la Coupe du monde 2014 et la suite.
Toutes ces options sont pour le moment en train de mijoter au niveau de la FAF et même en cercle restreint, jusqu’à ce que le président de la FAF les soumette au bureau fédéral dans les prochains jours pour arriver à une décision qui ferait le consensus sur cette question de succession à la tête de l’équipe nationale.
R. B.