Candidat à un troisième mandat à la tête du Forum des chefs d’entreprise (FCE), M. Réda Hamiani devra affronter une nouvelle génération de patrons animés par une dynamique reconnue dans le monde des affaires.
Il s’agit de Mohamed Baïri, président de l’Association des concessionnaires automobiles d’Algérie «AC2A» et P-DG d’Ival, représentant les marques Iveco et Mazda, de Nassim Kerdjouj, PDG de la société de services et d’informatique Net Skills, et de Hassan Khelifati, président-directeur général d’Alliance Assurances. Comme stipulé dans le règlement interne, les candidats doivent justifier du statut de membre du FCE depuis plus de cinq ans et cumuler au moins quarante signatures de parrainage au sein du Forum. Entamée au début du mois d’octobre, la campagne électorale devrait se poursuivre jusqu’au 17 novembre prochain, date de l’Assemblée générale ordinaire élective. L’enjeu de cette élection est de taille d’autant plus que le FCE vient d’amorcer un nouveau virage dans sa démarche en souscrivant en tant que «partenaire critique » dans le dialogue socioéconomique dans le cadre de la tripartite. Une option que M. Réda Hamiani entend poursuivre avec le soutien de membres du FCE. Le doyen des candidats, âgé de 67 ans, M. Hamiani, s’appuie sur un programme de quatre axes. Le président qui a préféré démissionner de son poste pour affronter ses concurrents, dans un souci de transparence et d’équité, milite pour la continuité de la politique de proximité avec les membres de l’association, « pour être plus proche des chefs d’entreprise, s’enquérir de leurs préoccupations sur le terrain et des contraintes auxquelles ils sont confrontés. M. Hamiani, qui a opéré une mue dans la démarche du FCE en intégrant la tripartite, estime que les IDE sont un vecteur de développement de l’économie nationale. De ce fait, le futur président du FCE, de son point de vue, devra répondre à certains critères au plan relationnel et de la maîtrise des questions économiques. Loin d’agréer la politique prônée par leur aîné, les jeunes postulants pour la présidence du FCE ont leur propre conception de la gestion des intérêts de l’organisation patronale. En fait, les trois candidats en lice veulent associer la base dans la prise de décision ainsi que dans la concertation qui implique le devenir du FCE. Dans cette optique, M. Mohammed Baïri, la quarantaine entamée, parle d’une autre vision économique qui ferait du forum une force de proposition influente capable d’anticiper sur les politiques gouvernementales. Aussi les axes majeurs de son programme reposent-ils essentiellement sur la promotion du partenariat public-privé et les voies de la concertation avec le gouvernement pour une meilleure défense des intérêts de l’entreprise. Plutôt critique à l’endroit du bilan de Hamiani, il considère que le FCE a le devoir de s’imposer en porte-parole de l’entreprise algérienne et en interlocuteur crédible auprès du gouvernement. En fait, M. Baïri plaide pour un souffle nouveau au sein du FCE qui puisse consolider sa position et renouveler sa restructuration pour une plus large représentativité au niveau régional. Estimant que l’action menée à ce jour a prouvé ses limites, Ie candidat défend le remodelage de la gouvernance du Forum pour favoriser l’émergence d’un nouvel esprit de collégialité en matière de décision.
Ce sont pas moins de dix dossiers qui composent le programme de ce candidat qui ambitionne également de donner plus de dynamisme à l’action du FCE à l’international. A quarante-trois ans, M. Khelifati s’ins- crit dans la même vision qui dicte cette nécessité d’insuffler une nouvelle dynamique à la gestion du FCE qui doit occuper sa place de « force de proposition » dans les politiques économiques du gouvernement. Le patron d’Alliance Assurances, qui a fait ses preuves dans le domaine du patronat, se dit déterminé à œuvrer pour un partenariat « public-privé » avec le gouvernement et le partenaire social.
D’autre part, M. Khelifati entend renforcer les canaux d’écoute entre le centre de décision et la base dans le cadre d’une nouvelle organisation. A ce titre, le candidat prévoit, s’il est élu à la tête du Forum, d’élargir la représentativité à la base. M. Hassan Khelifati estime, d’autre part, nécessaire d’œuvrer pour l’homogénéisation de l’action du patronat dans le respect de la différence. Aussi son programme, ventilé sur trois axes, s’inscrit-il dans une approche de renouveau qui place le FCE au centre de l’action économique nationale et dans une nouvelle organisation favorable à l’autonomie de gestion. De la même génération de patrons racés, M. Nassim Kerdjoudj est porteur d’un programme composé de trois axes majeurs. Impliquer davantage l’entreprise dans le développement, décentralisation de l’action du FCE pour une plus large concertation au niveau régional et local et création de passerelles entre l’université et l’entreprise constituent les principales actions envisagées par le candidat qui plaide pour la création d’une banque d’investissement au profit de la PME. M. Kerdjoudj entend également mettre en avant le rôle de l’entreprise privée et le développement du partenariat public-privé. La démarche du candidat à la présidence du FCE porte sur la décentralisation de la réflexion par la création de clubs FCE à travers l’ensemble des régions.
D. Akila