Dans un contexte régional et international, marqués par l’accroissement de facteurs d’instabilité, l’Armée se met en ordre de bataille pour contrer les risques potentiels.
Le bilan des saisies effectuées durant l’année 2015, rendu public, hier par le MDN et qui est loin d’être exhaustif, contient une vérité cinglante et appelle à une interrogation pertinente.
La vérité est que l’Algérie est sérieusement menacée par une organisation ou des organisations terroristes.
La question est de savoir qui finance ces arsenaux de guerre, provenant de pays étrangers, principalement la Libye qui en assure la chaîne de transport et dans quel but, si ce n’est celui de mettre l’Algérie à feu et à sang? Il ne s’agit pas de livraison d’un lot d’armes de contrebande saisi et l’affaire est vite oubliée. Ce sont des arsenaux de guerre largement suffisants pour armer un bataillon au sens militaire du terme. Il est question d’organisation structurée avec ses financements sûrs et intarissables, ses réseaux qui se régénèrent et ses caches biens choisies, c’est-à-dire éparpillées à travers le territoire national. Ce sont 307 pièces d’armements de guerre composées de pistolets- mitrailleurs, de fusils semi-automatiques, de pistolets automatiques, de fusils-mitrailleurs, de lance-roquettes, de fusils à lunette, de fusils à pompe et accessoirement de fusils de chasse. Ce sont aussi, 1 279 engins explosifs faits de bombes artisanales, de grenades et de roquettes. Si on ajoute à ces armes d’assaut le nombre de terroristes (157 d’entre eux ont été abattus) et le nombre de véhicules, (1 000 ont été saisis), il faut croire qu’on n’ a pas à faire à de simples terroristes au abois dans les vastes contrées du désert, mais à une organisation dotée d’équipements capables de tenir tête à une armée régulière.
Le danger est sérieux. Ainsi donc, les velléités belliqueuses de certaines monarchies du Golfe à l’encontre de l’Algérie n’ont pas disparu et le rêve de déstabilisation se confond avec la réalité. Dans ce contexte régional et international, marqués par l’accroissement de facteurs d’instabilité, l’Armée se met en ordre de bataille pour faire face à tous les risques et menaces potentiels.
Les éléments de l’ANP livrent au quotidien des batailles acharnées contre ces organisations criminelles. Fortes d’une expérience de 20 années de lutte antiterroriste, les forces de sécurité ont réussi à développer la technique du «renseignement opérationnel».
Un mode opératoire qui ne dépend pas du matériel mais de l’engagement humain. Parallèlement à l’exploitation du renseignement, devenu la clé de toutes les opérations militaires, les forces de sécurité opèrent également avec une nouvelle approche qui consiste à l’étude du profil des terroristes identifiés et recherchés.
Cette approche a permis d’assimiler le comportement de plusieurs terroristes. Aujourd’hui, les forces de sécurité détiennent une banque de données sur le profil de sujets pouvant se transformer en criminels. Ces actions ont été révélées pour la première fois par des analystes de la situation sécuritaire en mai dernier quand au terme d’une opération magistrale, les éléments de l’ANP ont réussi à éliminer à Bouira, 25 terroristes lourdement armés et qui allaient commettre un carnage à Alger à la veille du mois sacré du Ramadhan. Ce sont autant de techniques qui succèdent aux pilonnages systématiques que menaient les troupes de l’ANP et qui ont permis d’assurer la maîtrise des frontières du pays et de son territoire, et donc, de préserver la sécurité et la stabilité intérieures. Il reste que le danger sur le pays persiste et il est réel.