Qui est le numéro 1 des numéros 1 ? Fini les Songo’o, Zaki ou Rufai. Les glorieux anciens ont su passer le relais à une nouvelle génération de portiers pétris de talent.
Mais qui est le meilleur parmi les Kameni, M’Bolhi, Enyeama, Kingson, Barry ou El Hadary ?
Vu d’Europe, les nations africaines n’ont jamais eu de grands gardiens de buts. Pourtant, les Jacques Songo’o, Thomas N’Kono, Chokri El Ouaer, Joseph-Antoine Bell, Peter Rufai et autres Badou Zaki ont montré par le passé tout leur talent. Mieux, lors de la Coupe du monde 2010, les portiers du continent ont brillé : Itumeleng Khune (Afrique du Sud), Vincent Enyema (Nigeria), Richard Kingson (Ghana) ou Rais M’Bolhi (Algérie) ont montré aux détracteurs qu’il fallait compter avec eux.
Traditionnellement, il fallait se tourner vers le Cameroun pour trouver les meilleurs derniers remparts. Jacques Song’o, Thomas N’Kono ou Joseph-Antoine Bell semblaient avoir trouvé un digne successeur avec Carlos Idriss Kameni. Mais le gardien de l’Espanyol, médaillé d’or aux JO de Sydney à 16 ans à peine, n’est pas au mieux. Après une CAN catastrophique, il a même perdu sa place lors du Mondial sud-africain, remplacé par l’expérimenté Souleymanou Hamidou. Avec guère de réussite puisque le numéro 1 de Kayserispor n’a pas vraiment rassuré une défense des Lions Indomptables un brin fébrile.
Chaouchi out, M’Bolhi in
Fébrile aussi, l’Algérien Faouzi Chaouchi a raté le coche lors du premier match de sa sélection face à la Slovénie (1-0). Une boulette coupable pour le gardien de l’ES Sétif qui a cédé sa place à Rais M’Bolhi, alors inconnu portier du Slavia Sofia. Deux rencontres de classe plus tard, celui qui a été élu meilleur gardien du championnat bulgare a tapé dans l’œil de tous les observateurs par son assurance, ses relances propres et son sens du placement. On est loin du fantasque Chaouchi, capable du meilleur (Khartoum) comme du pire (son expulsion en demi-finale de la CAN 2010).
A moins que la réponse ne vienne tout simplement des rois d’Afrique ? Élu meilleur gardien des CAN 2006, 2008 et 2010, le gardien égyptien Essam El Hadary n’a rien à leur envier aux autres prétendants. A 37 ans, le natif de Damiette est au sommet de son art. S’il n’a pas grand chose à se reprocher dans l’échec égyptien à la course à la qualification pour Afrique du Sud 2010, il a en revanche été pour beaucoup dans le sacre des Pharaons en Angola. N’est-il pas à ce titre le meilleur portier du continent mère ?
Les outsiders du Mondial
Lors de la Coupe du monde 2010, ce sont les outsiders qui ont brillé. A commencer par le Nigérian Vincent Enyeama, adoubé après son match héroïque par le roi Lionel Messi himself. Le gardien de l’Hapoël Tel-Aviv a attiré les regards et pourrait bien – enfin – rejoindre l’Europe. Un destin que ne renierait pas Khune le Sud-Africain. L’ange-gardien des Bafana Bafana aura, à 23 ans, vécu un drôle de Mondial : le héros du match d’ouverture a vu rouge face à l’Uruguay et laissé ses coéquipiers finir la compétition depuis le banc.
Mais combien oublier Richard Kingson, quart de finaliste de la Coupe du monde avec le Ghana ? Sans doute parce que le gardien intermittent ne brille jamais. Toujours sûr, jamais spectaculaire, Kingson est un remplaçant éternel en club (10 matches en deux ans) mais un titulaire indiscutable en sélection. Et pour cause : avec lui, les Black Stars disposent d’un gardien efficace sur lequel ils peuvent compter. Autres prétendants : Boubacar Barry Copa pour la Côte d’Ivoire, le Congolais Robert Muteba Kidiaba ou le grand espoir nigérian Ikechukwu Ezenwa. Mais qui est le meilleur gardien africain ?