Hocine Aït Ahmed vient de disparaître. Le PLD tient avant tout à rendre hommage à un des plus grands artisans de l’indépendance de l’Algérie et présente en cette triste occasion, ses condoléances les plus sincères à la famille du défunt, à la direction et aux militants du FFS.
Au lieu de saisir la nature politique réelle de l’islamisme politique et d’identifier son caractère fasciste, l’Occident a sombré dans le déni des réalités en étant convaincu qu’il était protégé des affres du terrorisme et définitivement vacciné contre le fascisme. L’exemple de la France est édifiant à cet égard. Pendant les années les plus terribles du terrorisme islamiste en Algérie, on y a vu fleurir toutes sortes d’analyses fantaisistes. Leur objectif unique était de laver les véritables assassins de tout soupçon et d’accroire la thèse selon laquelle l’ANP est responsable des tueries dont est victime notre peuple. La Ligue française des droits de l’Homme (LDH) avait poussé le cynisme à qualifier le GIA, véritable escadron de la mort, de …«groupe armé d’opposition» !? Au pire de l’hécatombe, même quand les islamistes revendiquaient leurs crimes, on les dédouanait de leurs forfaits en faisant croire qu’ils sont manipulés par …les services de sécurité algériens !? C’était la sombre période du «Qui tue qui» qui n’a pas encore dit et ce, jusqu’à ce jour, son dernier mot. En fait, l’Europe et les Etats-Unis avaient misé sur la victoire du FIS. Leur but était clair : Brandir l’épée de Damoclès du Tribunal pénal international (TPI) au-dessus de la tête de l’ANP républicaine pour déposséder l’Etat algérien du droit d’utiliser la force publique et au bout du bout livrer le peuple algérien à la barbarie islamiste. Le monde, dans un silence assourdissant, avait assisté en spectateur à une boucherie sans précédent. L’Algérie, était seule face au monstre. Mais c’était sans compter avec la formidable résistance d’un peuple épaulé par une armée républicaine résolue à casser la déferlante islamiste. Sans pour autant avoir éradiqué le terrorisme islamiste, un coup de frein salutaire venait d’être donné à la bête immonde. Mais trahison suprême du pouvoir, les politiques successives de la «rahma», la «réconciliation nationale» et la «concorde civile» ont remis en selle la mouvance islamiste et recyclé son projet d’Etat théocratique.
Le péril est en la demeure parce que le sort du pays est entre les mains d’un système aveuglé par son instinct de survie et d’une classe politique dont le seul carburant est l’opportunisme et la lâcheté politiques. La menace est aussi extérieure car les Etats qui se sont effondrés à nos frontières sont devenus de véritables arsenaux à ciel ouvert du terrorisme international et une source sérieuse d’insécurité et d’instabilité du pays. Sur le plan socio-économique, le quotidien des Algérien(ne)s est devenu insupportable. Les prix à la consommation, exaltés par une inflation de plus en plus forte, flambent. Si depuis longtemps la viande rouge et le poisson sont à des prix prohibitifs, les produits de première nécessité comme les légumes secs, le transport, les carburants, l’électricité, et le gaz connaissent ou vont connaître une très grande hausse. Qu’en adviendra-t-il des petites bourses après la loi des finances antisociale de 2016 ? Le baril à 36 dollars, et bientôt à 20 dollars a sonné le glas de «l’Etat providence». Il risque de rejeter aux calendes grecques la réalisation de plusieurs grands projets. Pire encore, il aggrave la précarisation des travailleurs, la chute de leurs revenus, la perte massive de l’emploi, l’absence du logement social, la baisse des retraites et pensions voire même celle du salaire.
Après les affaires de corruption à grande échelle de Khalifa, Djezzy, Sonatrach, l’autoroute est-ouest, Les Algérien(ne)s découvrent avec stupéfaction celle de la compagnie des eaux, la SEAAL. Voilà où sont englouties les sommes considérables de l’argent public ? L’Algérie est malade de son système. Elle est aussi orpheline d’une classe politique véritable, en phase avec les impératifs de l’heure et en mesure de lui donner un cap d’espérance. C’est la raison pour laquelle, il est grand temps que tous les patriotes, toutes celles et tous ceux qui ont la patrie chevillée au corps et au cœur, se réveillent au danger qui guette l’avenir du pays. L’Algérie est sommée de faire les choix qui s’imposent si elle veut éviter le destin tragique de l’éclatement et de la partition. L’Algérie est dans l’urgence d’un plan de redressement que le pays attend depuis des décennies. Avant que le pire ne soit consommé et que le pays n’éclate en micro-émirats à la solde de l’Arabie saoudite et du Qatar, les patriotes, les républicains et les démocrates, où qu’ ils se trouvent, doivent serrer les rangs pour aller de l’avant afin de lever une alternative crédible à la crise du pays et entamer par la voie pacifique une transition nationale républicaine. L’Algérie est en sursis, c’est pourquoi l’ANP républicaine a la responsabilité de reprendre l’initiative pour remettre le pays sur les rails, d’accompagner cette transition et de tout faire pour la parachever sans faille pour sortir l’Algérie définitivement de l’impasse. C’est notre salut ! C’est son honneur !
Alger le 28 décembre 2015,