Qui a gagné, qui a perdu ?

Qui a gagné, qui a perdu ?

Les algériens, concernés et intéressés par le monde de la communication, pensaient que la société « EEPAD » est l’une des plus grandes sociétés ayant réussi dans ce domaine, en Algérie. Certains pensaient que cette société est une grande entreprise publique comme Sonatrach, Sonelgaz et Air Algérie. Cette confusion n’est pas liée à son grand succès ou à l’importance d’une notoriété acquise par réputation, mais des raisons autres, qui ne sont pas éligibles à un espace, dans ce propos. Subitement et sans avertissement préalable, les algériens furent surpris, par une vraie guerre, tout aussi surprenante, déclarée entre le ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, Algérie Télécom et EEPAD, au sujet des dettes accumulées par cette dernière. La seule explication possible est que EEPAD est en faillite et le seul choix qui lui est offert est de payer ses dettes, alors qu’elle en est incapable. Il aurait été possible de comprendre cette « guerre » ou ne pas la remarquer du tout, si, celle-ci était la première du genre en Algérie. Mais la récurrence de ce phénomène nous amène à nous interroger sur les raisons causales qui font qu’une entreprise d’envergure, jouissant d’une santé apparente particulière, s’effondre et devient presque rien, entre l’aurore et son crépuscule. Pourtant, cette société avait été gratifiée par des faiseurs de succès, en lui accordant des honneurs et des médailles, en élisant son management et son manager parmi les meilleurs de l’année. Nous avions vu, juste après, comment ces « bons » managers avaient été poursuivis par la justice. Certains, parmi eux, ont fini par un emprisonnement. Mais plus que cela, Abdel Moumen Khalifa n’a-t-il pas été le rêve de tout ceux qui aspiraient à une réussite ? Même son bureau était fréquenté par des Ministres et par des personnes influentes qui ne sont reçues que sur rendez-vous. En un clin d’œil, ceux qui se bousculaient pour l’approcher, sont devenus les premiers à le nier. C’est ainsi que le Golden Boy, symbole de la réussite est devenu le symbole de la malfaisance, recherché par Interpol.

Après Khalifa, c’est le groupe TONIC, un exemple d’une réussite certaine, en Algérie ; un groupe de référence. Et, encore une fois, en un laps de temps, il s’effondre et se trouve, le moins que l’on puisse dire, insolvable, incapable de payer les salaires. Il s’est avéré que c’était un groupe en papier.

Que faut il dire devant la récurrence de ce genre de phénomène ? Il semble que la réussite dans notre pays se construit avec les relations personnelles avec les décideurs qui, dès qu’ils tombent en disgrâce, s’effondre, avec eux, tout ce qu’ils ont bâti, laissant l’espace et les opportunités aux nouveaux qui baigneront dans un succès, tout aussi éphémère. Cela ne dure que le temps que durent les nouveaux décideurs, avant une autre disgrâce. Le plus grand perdant, en définitif, est l’Algérie toute entière. Après ces expériences et des centaines d’autres, semblables aux premières, est il possible, à n’importe quel expert, de définir la réussite et l’échec, en Algérie. Qui a gagné, qui a perdu ?