Questions brûlantes de l’actualité,La mise au point diplomatique de Medelci

Questions brûlantes de l’actualité,La mise au point diplomatique de Medelci
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Le ministre des Affaires étrangères

«Les relations entre les Etats-Unis et l’Algérie se développent favorablement dans de nombreux domaines.»



Situation au Sahel, le Sahara occidental et l’armement de l’opposition syrienne, ont été les principales questions abordées par le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, à Washington et à New York, lors de son déplacement récent aux USA. En outre, le ministre des Affaires étrangères affirme et souligne également l’importance des relations entre l’Algérie et les Etats-Unis, qu’il a qualifiées de favorables. Tout en rappelant que sa visite était l’occasion de tracer de nouvelles perspectives, Mourad Medelci déclare: «Les relations entre

les Etats-Unis et l’Algérie se développent favorablement dans de nombreux domaines.» C’est ce qui a également été confirmé par Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, qui ne manquera pas de saluer les réformes significatives engagées par l’Algérie pour conforter l’édifice démocratique.

Lors de son intervention, le ministre a insisté sur le fait que les USA demeurent le premier client de l’Algérie en matière de commerce extérieur, en affirmant que sur le plan militaire «les programmes de formation qui ont été arrêtés entre les deux pays sont mis en oeuvre à la satisfaction des deux pays». en plus de ces déclarations protocolaires, le ministre algérien devait relever les préoccupations de l’Algérie quant à la situation dans la zone du Sahel, avant et après les événements en Libye. Néanmoins, il coordonne, avec un certain nombre de résultats satisfaisants, des actions au sein des pays du champ, à savoir Algérie, Mali, Niger et Mauritanie pour a-t-il dit «organiser les synergies de lutte contre le terrorisme».

Et d’ajouter qu’«il s’agit aussi de coordonner un partenariat entre les pays du champ qui devrait permettre de mener dans les meilleures conditions cette lutte antiterroriste en sollicitant de la part des pays partenaires leurs capacités de formation, leur système d’information, et leur technologie, voire leurs équipements à chaque fois que cela était rendu nécessaire».

A propos du Sahara occidental, Mourad Medelci met en exergue la position de l’Algérie: «Nous ne devons surtout pas oublier nos frères du Sahara occidental dont la question est traitée au niveau des Nations unies et qu’elle continuera à l’être entre les deux parties directement concernées», avant d’ajouter: «Les prochaines rencontres entre le Front Polisario et le Maroc devront permettre de trouver un terrain d’entente à mettre en oeuvre dans le respect de la légalité internationale et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.» Pour des stratèges, politologues et observateurs bien avertis, les déclarations du chef de la diplomatie algérienne concernant la situation en Syrie ont été des plus significatives et d’un intérêt certain. Le ministre a très clairement indiqué qu’il faut avoir «un regard responsable» et surtout «réserver une action responsable».

A ce sujet évoqué le 11 janvier, le ministre, lors d’une conférence de presse aux Nations unies, reconnaît les efforts consentis par le gouvernement syrien pour absorber la crise. Il souligne: «Le gouvernement syrien a pris certaines mesures, au sens où il y a eu retrait des armes lourdes des villes, plusieurs milliers de prisonniers ont été libérés et il y a une ouverture aux médias.» Si pour certains cela semble encore insuffisant, pour la diplomatie algérienne, par contre, ces démarches, indiquent nos sources, sont très importantes.

Le ministre ne manquera pas de porter un regard responsable, effectivement, sur les violences causées par l’opposition. A ce sujet, il avertit: «L’opposition en Syrie est armée, et si elle continue d’être armée la situation prendra un tournant très grave, il y aura un risque qui pourrait nous placer dans une situation de violence accrue.»

Le ministre a tenu un discours diplomatique, pour éviter quelque peu de prononcer le mot terrorisme, mais surtout d’anticiper sur les résultats du rapport des observateurs de la Ligue arabe parmi lesquels des observateurs algériens, confirmant que «la Ligue arabe a surtout des problèmes avec l’opposition armée, qui a carrément empêché les observateurs de se rendre dans les quartiers qu’elle contrôle». Toujours, dans ce même contexte, le ministre dira clairement qu’il ne s’agit pas d’une guerre civile en Syrie et que les violences se limitaient à certains quartiers dans certaines villes. Concernant la mission des observateurs, Mourad Medelci, usant d’un lexique diplomatique, souligne: «Je serais surpris si la Ligue arabe constatait l’échec de la mission et en appelait au Conseil de sécurité», en soutenant que l’Algérie, l’Egypte, l’Irak seront contre un renvoi du dossier syrien. A ces pays, il faut ajouter le Liban, la Tunisie, la Russie, la Chine et les Brics, déterminés à soutenir une solution par le dialogue ou sous l’égide de la Ligue arabe.

La Syrie a été secouée par un double attentat kamikaze le mois de décembre dernier, et un troisième il y a à peine une semaine, causant la mort de 70 personnes entre civils et militaires, alors que des centaines ont été blessées.