Qu’est-ce que le syndrome du côlon irritable ?

Qu’est-ce que le syndrome du côlon irritable ?

sante&art1&2012-05-24img1.jpgLe syndrome du côlon irritable est une maladie chronique d’origine inconnue qui touche le côlon. Cette maladie ne provoque pas de lésions au niveau du côlon, ou autrement dit, ce syndrome ne provoque pas d’inflammations, d’ulcère, de changements au niveau tissulaire du côlon ou une augmentation du risque de développer un cancer du côlon (cancer colorectal).

Cela dit, même si le côlon n’est pas touché au niveau structurel le patient concerné par cette maladie souffre de diarrhée, d’épisodes de constipation, flatulence, etc. (Lire : symptômes syndrome côlon irritable).

Le syndrome du côlon irritable est en fait un ensemble de symptômes ou d’altérations gastro-intestinales qui se manifestent sur une longue période (mois ou années).

Dans le passé on considérait le syndrome du côlon irritable davantage comme un problème psychique, de nos jours on estime qu’il s’agit véritablement d’un trouble physique.

Statistiques épidémiologie

Les chiffres exacts de la survenue du syndrome du côlon irritable sont difficiles à obtenir. Selon le ou les critère(s) retenu(s) dans les études, la prévalence de la maladie peut varier de 2,1% à 22% de la population mondiale. Bien que nous ne connaissons pas les chiffres exacts, les femmes sont environ trois fois plus touchées que les hommes. Le syndrome du côlon irritable affecte pratiquement tous les groupes d’âge, mais sa prévalence semble diminuer avec l’âge.

Aux États-Unis, certaines sources indiquent que la maladie affecterait 15% à 20% de la population. Dans ce même pays on estime que ce syndrome serait responsable pour plus d’un dixième des consultations médicales [source: Mayo Clinic].

Les causes

Les causes exactes du syndrome du côlon irritable restent peu connues, notamment parce que cette affection présente des symptômes souvent opposés comme la diarrhée et la constipation et complique de ce fait unerecherche logique de la cause.

Toutefois des études indiquent que certains facteurs pourraient déclencher la maladie. Un de ces facteurs serait d’origine psycho-émotionnelle. Environ 50% des patients souffrant ce cette maladie ont rapporté un événement de stress émotionnel, juste avant l’apparition des symptômes.

D’autres études indiquent que des infections aiguës peuvent modifier l’immunité intestinale et provoquer la maladie.

L’alimentation semble également être un facteur causal ou pouvant contribuer à déclencher ce syndrome. Certains patients ont observé une aggravation des symptômes en mangeant certains aliments comme le lait, le chocolat et des épices. Il faut relever que les symptômes du syndrome du côlon irritable peuvent être facilement confondus avec l’intolérance au lactose. Un autre facteur du syndrome du côlon irritable serait l’influence des hormones. Du fait que les femmes soient plus touchées que les hommes, on suppose que les hormones féminines jouent un rôle important dans le déclenchement des symptômes.

Personnes à risque

Le syndrome du côlon irritable affecte pratiquement toutes les classes d’âge, toutefois la plus forte incidence de la maladie survient chez les personnes de moins de 35 ans. Un autre groupe à risque concerne les femmes qui sont davantage touchées que les hommes. Cependant, on ne sait pas exactement si le syndrome affecte plus les femmes ou si elles sont plus souvent diagnostiqués, car elles vont plus chez le médecin.

Des études montrent que d’autres groupes à risque sont des personnes ayant des antécédents familiaux de cas de syndrome du côlon irritable. Personne ne sait avec certitude si ce risque est dû à un facteur génétique ou si elle est due au partage du même environnement dans une même famille (type d’aliments consommés, habitudes quotidiennes, niveau de stress, etc.).

Les symptômes

Le syndrome du côlon irritable est caractérisé par un ensemble de modifications fonctionnelles du côlon qui génère une série de symptômes. En général, la maladie peut être divisée en différents types :

– Périodes pendant laquelle la constipation prédomine

– Périodes pendant laquelle la diarrhée prédomine

– Alternance entre diarrhée et constipation.

Ces trois différents types sont souvent associés aux symptômes suivants :

– Douleurs abdominales ;

– Ballonnements, flatulence ;

– Présence de mucus dans les selles ;

– Variation de la consistance des selles.

Ces symptômes sont dus à des changements dans la fonction intestinale, toutefois aucun changement structurel ou biochimique des tissus au niveau du tube digestif n’est observé, ce qui n’est pas forcément le cas d’autres maladies intestinales comme la maladie de Crohn.

Pose du diagnostic

Le diagnostic du syndrome du côlon irritable est souvent difficile à réaliser et nécessite beaucoup de temps, car la maladie peut se confondre avec plusieurs autres maladies, de sorte que d’autres affections devraient être éliminées afin de faire le bon diagnostic (diagnostic différentiel). Habituellement, le médecin commence par un historique de la maladie (anamnèse). Comme il n’y a pas d’examen physique spécifique pour diagnostiquer cette maladie, des critères ont été établis pour aider au diagnostic. Deux critères sont principalement utilisés, ceux de Manning (1978) et de Rome III (2006).

Critères de Manning

– La douleur abdominale est soulagée après aller à selle ;

– Selles molles ;

– Sentiment d’évacuation des selles incomplète ;

– Ballonnements ;

– Selles fréquente quand les douleurs sont installées ;

– Mucus dans les selles.

Critères de Rome III

Des douleurs abdominales ou d’inconfort pendant au moins 6 mois et qui s’est manifestée au moins trois fois par jour pendant les trois derniers mois, suivie d’au moins deux des symptômes suivants:

– Amélioration de la douleur après être allé à selle

– Modification de la fréquence des mouvements intestinaux

– Modification de l’apparence des selles (selles après diarrhée ou constipation)

– Présence de mucus dans les selles

En plus de ces critères, le médecin peut être à l’affût si le patient a une diarrhée persistante, des saignements rectaux, de la fièvre, a moins de 50 ans, est une femme, souffre de flatulence ou développe une perte de poids.

Des tests de laboratoire peuvent aussi aider au diagnostic. Dans ce cas, ils servent à exclure la possibilité d’autres maladies, c’est-à-dire faire un diagnostic différentiel. Ces tests comprennent:

– Sigmoïdoscopie: test qui examine la partie sigmoïde de l’intestin.

– La coloscopie: test qui examine le côlon.

– La tomodensitométrie: permet de voir s’il ya des changements dans la région pelvienne.

– Test de l’intolérance au lactose: permet de vérifier si les symptômes ressentis par les patients ne sont pas dus à l’intolérance au lactose.

– Les tests sanguins: observer si le patient ne présente pas une autre maladie comme une infection ou une maladie coeliaque.

Les complications

Le syndrome du côlon irritable ne provoque dans la plupart des cas aucune complication grave. Toutefois la diarrhée et la constipation peuvent provoquer ou aggraver les hémorroïdes. De plus, la diarrhée constante peut causer une perte de poids de façon rapide.

Ce syndrome peut aussi provoquer des troubles émotionnels et psychologiques. La crainte d’une diarrhée imminente peut stresser le patient et modifier ses activités quotidiennes, sa qualité de vie et sa confiance en soi. En outre, une gêne abdominale et la constipation peuvent laisser le patient dans un état de nervosité et perturber son état émotionnel qui peut de ce fait aggraver les symptômes.

Le traitement

Comme le syndrome du côlon irritable (SCI) a des causes principalement inconnues, le traitement est surtout symptomatique, cela signifie qu’on va soulager les symptômes du syndrome sans soigner la cause. Un bon contrôle du stress, une alimentation plus adaptée et quelques changements dans sa façon de vivre peuvent déjà permettre de soigner en grande partie cette affection. Lire aussi bons conseils syndrome côlon irritable et prévention syndrome côlon irritable – L’ingestion de fibres ou de suppléments à base de fibres comme le psylli et la méthylcellulose, utile surtout pour améliorer les symptômes de la constipation. A ingérer avec du liquide.

– Des anti-cholinergiques ou antispasmodiques, pour soulager les symptômes comme les crampes et les douleurs ;

– Des médicaments contre les ballonnements ;

– Des médicaments contre la diarrhée.

Des antidépresseurs, comme les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine. Cette classe de médicament est particulièrement importante, étant donné que de nombreux patients atteints de ce syndrome ont des symptômes de stress et de dépression associés.

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