Le projet du film initié par le ministère de la Culture et les partenaires américains, depuis bientôt deux ans, est maintenant finalisé sous la forme d’une coproduction qui suscite beaucoup d’interrogations relevées dans les milieux du cinéma
Le projet du film initié par le ministère de la Culture et les partenaires américains, depuis bientôt deux ans, est maintenant finalisé sous la forme d’une coproduction qui suscite beaucoup d’interrogations relevées dans les milieux du cinéma et dans la presse en raison même de la personnalité riche de l’Emir en tant qu’homme fondateur de l’Etat algérien moderne, fin stratège politique derrière sa figure soufie hautement imprégnée de religion musulmane et partisan avant l’heure du dialogue interreligieux.
Premier film du genre approuvé et financé avec un budget raisonnable — dont le montant ne sera pas divulgué — mais avec des moyens à la hauteur du personnage historique bien que le casting ne soit pas définitivement arrêté comme l’a précisé M. Mustapha Orif, directeur de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, en présence de Philippe Diaz directeur du cinéma Libre studio et producteur et Charles Burnett, réalisateur, au cours d’une conférence de presse organisée, hier, pour la présentation du scénario retenu après 8 versions.
« L’objectif de cette conférence de presse est qu’elle fait suite à un communiqué de presse et qu’elle ouvre une première rencontre sur une série de conférences dans lesquels les journalistes seront informés sur l’état d’avancement de cette grande coproduction dans le cadre de sa préparation avant et pendant le tournage et ce, jusqu’à sa sortie en avant-première en Algérie », dira en guise de préambule M. Orif avant de céder la parole à M. Diaz pour des indications préliminaires.
Ce dernier expliquera d’emblée qu’outre la fascination pour l’immense personnalité de l’émir, le film au regard de l’actualité politique internationale est une production qui vient à point nommé.
L’intervenant a, par ailleurs, souligné que toute l’équipe qui s’attelle à la réalisation de ce vaste projet s’est mise d’accord sur le fait de faire ressortir dans ce film le caractère authentique de l’histoire, loin d’une mise en scène qui s’appuierait essentiellement sur l’action car, ainsi qu’il l’affirmera, le public mondial a beaucoup évolué et souhaite regarder des production sérieuses. On apprend dans cette conférence que cette coproduction sera tournée en Algérie même avec des reconstitutions de décors comme les scènes qui montrent l’Emir sauvant des chrétiens à Damas.
Quant à la genèse du film dont l’histoire passionne encore le public, Diaz déclarera que sans l’accord et le soutien du gouvernement algérien qui a fait montre d’un vrai enthousiasme, le film n’aurait pas pu être réalisé, selon lui l’avis des Algériens comptaient beaucoup pour ce producteur français installé aux Etats Unis. « Nous avons voulu en discutant pendant six mois rendre le personnage actuel pour dire comment l’Emir était un parfait visionnaire puisque à son époque il a su prévenir les guerres civiles causée par des conflits religieux.
On a bâti le scénario avec l’association et l’étroite collaboration de Zaim Khechnaoui très versé dans le domaine du soufisme sur deux niveaux : le présent du scénario et celui de l’histoire proprement dite qui sera racontée par tous les personnages qui ont réellement gravité autour de la vie de l’Emir. » Affirme l’intervenant pendant que le réalisateur afro-américain Charles Burnett qui ne s’étalera pas trop durant son intervention et pour cause il ne parlait pas un mot de français, dira de son côté tout l’engouement qu’il a ressenti pour ce personnage la première fois qu’il a entendu parler de lui.
Lynda Graba