L’Algérie croule sous les déchets. Des décharges sauvages sont signalées partout dans le pays. Sur les 13,5 millions de tonnes de déchets générés annuellement, elle n’en recycle à peine 5%.
Et cela, en dépit des 2 000 micro-entreprises opérationnelles dans plusieurs domaines liés à la protection de l’environnement tels l’entretien des espaces verts et le recyclage des déchets.
L’impact sur la santé des citoyens et sur l’environnement se fait ressentir chaque jour. De l’aveu de la ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Mme Dalila Boujemaa, qui intervenait hier, lors d’une journée parlementaire, le plan élaboré par les pouvoirs publics depuis plus d’une décennie, n’a pas réussi à venir à bout des décharges à ciel ouvert qui jalonnent le paysage de nos villes et quartiers.
Elle tire la sonnette d’alarme sur la nécessité et l’urgence d’aller vers le recyclage de ces déchets en richesses économiques, voire en matières premières. « Nous avons un potentiel de 770.000 tonnes à transformer, avec une valeur ajoutée de 30,5 milliards de dinars», indique-t-elle non sans faire part des grandes ambitions de son secteur.
L’Algérie perd 300 millions d’euros par an à cause de la non récupération et recyclage des déchets. La Dame de l’environnement tente un tant soit peu de booster les choses dans ce segment, en créant une certaine dynamique qui à même de juguler ce phénomène qui risque d’étouffer les villes.
C’est à la faveur de la Loi de Finances que des petites entreprises de recyclage sont en train de voir le jour à travers les dispositifs de l’Ansej, entre autres.
Ainsi, l’on apprendra que 19 PME de recyclage ont été créées à travers le pays. Elles concernent le recyclage du plastique, le papier, le carton, le verre, les pneus et les batteries de voitures. Sauf qu’on signale l’absence de collectes régulières des déchets dans les quartiers par les entreprises (EPIC) en charge de le faire.
Ce qui provoque inéluctablement l’amoncellement des ordures. Il y a également la problématique de l’incivisme de certains citoyens qui participent à l’encrassement des quartiers en toute impunité, sachant que les préposés à l’urbanisme ne sévissent pas. Aussi, toute stratégie ou plan, ne saurait réussir sans l’implication de l’élément humain qui doit être mis à contribution.
Car la dépollution des villes passent tout d’abord par l’implémentation d’une certaine culture de préservation des espaces qui les accueillent. Le citoyen doit également jouer son rôle en tant que «partenaire principal » dans la réussite de l’opération de récupération des déchets domestiques.
T. Abed