Quelles sont les propositions tues de Nezzar ?

Quelles sont les propositions tues de Nezzar ?

L’ex-ministre de la défense et membre du Haut comité d’Etat (HCE), le général major à la retraite Khaled Nezzar, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour dessiner à travers «plusieurs propositions» les contours d’un Etat de droit dont la crédibilité doit impérativement «être restituée».

Dans une déclaration au terme de la rencontre qu’il a eue jeudi avec les membres de la commission des réformes, Khaled Nezzar a d’abord expliqué les raisons qui l’ont poussé à accepter de répondre favorablement à l’invitation de la commission avant d’expliciter sa vision des réformes qui doivent, selon lui, répondre à un seul objectif, «la légalité constitutionnelle».



«Je préciserai que si j’ai accepté de répondre à l’invitation», a-t-il dit, «c’est parce que le président de la République s’est engagé officiellement à mettre en œuvre ces réformes», a-t-il expliqué, considérant qu’elles (les réformes) constituent «des mesures nécessaires» pour l’instauration d’un Etat de droit. «Il faut que cette initiative constitue l’occasion tant rêvée pour passer le flambeau aux générations nouvelles», a-t-il argué.

«Si le défi est relatif à l’amendement de la constitution pour la consécration de l’Etat de droit qui constitue l’objectif recherché, j’insiste devant l’opinion publique sur la dimension historique de cette occasion qui s’offre à nous, et j’espère que nous ne serons pas déçus», a explicité le général, affirmant dans la foulée que «si nos aspirations pour plus de liberté et une meilleure gouvernance échouent», ce qu’il ne souhaite pas, précise-t-il,

«l’échec ne sera pas celui de ceux qui militent pour la concrétisation de ces idéaux, ni celui de ceux qui y croient». Soulignant avoir insisté devant la commission «sur la nécessité de restituer à l’Etat sa crédibilité dans le cadre de ces réformes importantes pour l’avenir du pays»

Khaled Nezzar estime que «sans cette crédibilité, la majorité doutera forcément de la pertinence de ces réformes» et ces doutes amoindriront inévitablement, selon lui, «l’impact des résultats positifs attendus» de l’initiative.

«Partant de ce principe», l’invité de Bensalah divulgue ses propositions, «dont 3 que je considère essentielles». Ainsi, l’ex-ministre de la Défense a préconisé comme priorité la «création d’une commission indépendante pour préparer les textes de lois à réviser».

Dans la foulée, il a également suggéré que le président de la République puisse «légiférer par ordonnance jusqu’à l’élection d’un nouveau parlement», déniant ainsi toute crédibilité à l’instance dirigée par Ziari. Plus explicite encore, Nezzar, qui préconise davantage de crédibilité, annonce sa 3e et principale proposition :

«Il faut limiter le mandat présidentiel», a déclaré l’ancien membre du HCE qui a insisté, dans le cadre de la révision de la Constitution, sur «le respect de la nature républicaine et démocratique de l’Etat algérien». Hormis ces trois principales propositions, Khaled Nezzar a insisté sur le respect de l’alternance au pouvoir et «l’édification d’institutions législatives et exécutives élues selon le principe de l’égalité des chances à tous les niveaux du pouvoir sans exception».

L’ex-ministre de la défense, invité en tant que personnalité politique, a plaidé aussi pour la protection des droits de l’opposition et de la minorité parlementaire. «Il ne faut pas y toucher», a-t-il dit, avant de préciser qu’«aucune autre légitimité que la légitimité constitutionnelle ne doit être évoquée ou utilisée pour justifier le recours à des questions liées aux croyances personnelles et touchant à la liberté individuelle des citoyens».

Le respect de la liberté d’expression «dans toutes les manifestations pacifiques» est indispensable, selon lui, «dans n’importe quelle région du pays, y compris dans la capitale», a-t-il précisé, avant de défendre le droit des partis politiques et syndicats non agréés.

«Il faut permettre, dans le cadre de ces réformes, la création de partis, de syndicats et d’associations de la société civile», a-t-il conclu non sans préciser qu’il a émis d’autres propositions à la commission Bensalah «que vous allez probablement connaître prochainement».

Par Saïd Mekla