Quel sort pour le général Hocine Benhadid ?

Quel sort pour le général Hocine Benhadid ?

Le général à la retraite Hocine Benhadid, transféré depuis jeudi dernier au pavillon pénitentiaire du CHU Mustapha-Pacha d’Alger après une chute à la prison d’El-Harrach et qui lui a provoqué une fracture du bassin, a subi, hier, avec succès une intervention chirurgicale au service Bichat, spécialisé en orthopédie et traumatologie. “J’ai été contacté la veille (samedi, ndlr) pour m’apprendre que cette opération ne pouvait pas se faire ce dimanche (hier, ndlr) à cause des complications médicales qui pourraient survenir vu son état de santé. J’ai été le voir et finalement, il a été convenu que l’opération se fasse dimanche matin (hier matin, ndlr) après l’accord des médecins et de l’anesthésiste.

À l’heure où je vous parle, le général Benhadid est sorti du bloc opératoire et l’intervention s’est déroulée avec succès”, a déclaré son avocat, Me Bachir Mecheri. Admis jeudi matin au pavillon pénitentiaire du CHU Mustapha, le général à la retraite, incarcéré depuis le 12 mai dernier à la prison d’El-Harrach, est atteint de plusieurs maladies chroniques et osseuses. Du coup, il est exposé à des complications médicales post-opératoires très délicates s’il ne bénéficie pas d’une prise en charge conséquente. Or, si le malade opéré est un prisonnier, il ne pourrait être maintenu que durant quatre ou six heures au service de réanimation et devra, systématiquement, être transféré au pavillon pénitentiaire où une équipe médicale doit assurer son suivi.

Mais dans le cas de M. Benhadid, vu son âge avancé et les maladies dont il soufre depuis quelques années, notamment sa pathologie osseuse et son diabète, le médecin légiste, sous l’égide du procureur de la République, pourrait interférer en accordant un garde-malade, c’est-à-dire à un membre de sa famille, un de ses proches ou directement son épouse pour une prise en charge spécifique dont un malade a besoin après une opération aussi complexe. En ce sens, Me Mecheri, qui s’est déplacé hier après-midi au CHU Mustapha, a affirmé que “la justice algérienne doit tirer des leçons de la mort du journaliste Mohamed Tamalt et du militant politique Kamal-Eddine Fekhar. Je n’ai pas cessé de tirer la sonnette d’alarme sur des cas lourds et le général Benhadid en est un !”.

Pour Me Mecheri, il s’agit, pour le moment, de constater l’évolution de l’état de santé de son client pour décider d’éventuelles démarches à entreprendre, que ce soit au niveau de cet hôpital pour garantir un meilleur suivi médical au sein du service Bichat ou au niveau de la justice où il avait déjà introduit une demande pour délivrer expressément une ordonnance de mise en liberté provisoire à son client qui risque de graves complications post-opératoires. À l’heure où nous mettons sous presse, rien n’a filtré sur le sort de M. Benhadid, notamment sur la suite à donner par la justice dans son cas précis. D’autant que son avocat est allé jusqu’à interpeller le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, “pour empêcher un meurtre programmé”.

FARID BELGACEM