Quel sens donne-t-on au développement du tourisme balnéaire à Oran ?, 40.000 M3 d’eaux usées jetées quotidiennement dans la mer

Quel sens donne-t-on au développement du tourisme balnéaire à Oran ?, 40.000 M3 d’eaux usées jetées quotidiennement dans la mer
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Le discours officiel basé sur les efforts engagés pour développer le tourisme balnéaire à Oran monte d’un cran à l’approche de chaque saison estivale. Mais quel crédit accorder à ces efforts ou du moins à leur efficacité réelle ou leur opportunité tant que la question de la pollution du littoral demeure posée et revient à la charge chaque année?

Si l’on se fie aux chiffres communiqués par des sources responsables de la direction de l’hydraulique, lors d’un séminaire organisé récemment à l’hémicycle de la wilaya intitulé «Élaboration de la stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières en Algérie», à ce jour, 40.000 mètres cubes d’eaux usées se déversent quotidiennement dans la mer à Oran. Ce chiffre effrayant et alarmant à la fois illustre parfaitement ce qui reste à faire avant de rendre légitime «l’ambition du développement du tourisme balnéaire».

En effet, en dépit des efforts déployés et multipliés par les autorités locales depuis 2010, comme l’a précisé le wali d’Oran lors de cette rencontre, le littoral ornais reste un vrai danger pour la santé publique même si, ajoutait-il, 18.000 sur les 38.000 fosses septiques recensées sur la côte ouest d’Oran, utilisées par les établissements hôteliers et autres foyers en guise de réceptacles des eaux usées, ont été éradiquées. A ce propos, le wali a rappelé que la wilaya d’Oran a bénéficié d’une enveloppe de l’ordre de 350 milliards de centimes pour lutter contre la pollution marine qui pose un sérieux problème pour l’environnement et pour la santé des citoyens. Outre les près de 20.000 fosses septiques qui restent à éliminer, il y a lieu de savoir que 15% de la population n’est pas raccordée au réseau d’assainissement.

Ainsi, les 350 milliards consentis par les pouvoirs publics visent à dépolluer l’environnement en éliminant totalement les déversements des eaux usées en mer, en particulier les rejets du collecteur de «Fort Lamoune » qui reçoit quotidiennement 50.000 m3 des eaux usées du centreville » avant de les déverser dans la baie d’Oran.

LG Algérie

A chaque été, les eaux usées qui se déversent dans la mer, parfois non loin de plages ouvertes à la baignade, suscitent l’indignation et la colère des estivants. Depuis quelques années, les médecins spécialistes ne cessent de mettre en garde contre les conséquences nocives de ce problème sur la santé publique. Selon eux, «les plages constituent un terrain fertile, propice à la prolifération des bactéries qui peuvent être à l’origine de maladies dermique plus ou moins graves».

En dépit des lois interdisant toute forme de pollution, le rejet des eaux usées dans la baie d’Oran continue ainsi à se faire et phénomène n’est pas près de s’estomper de sitôt. L’année dernière, une cinquantaine de propriétaires de maisons, en particulier des villas, située en bord de mer, ont été sommés de mettre un terme à l´usage des fosses septiques. Faute de quoi, des mesures allant jusqu´aux poursuites judiciaires seront engagées à leur encontre.

Reste à savoir si réellement ces mises en gardes ont abouti et les poursuites judiciaires ont été engagées contre les fauteurs. A souligner que sur le total de l’enveloppe budgétaire dégagée (350 milliards) pour en finir, une bonne fois pour toute, avec les rejets des eaux usées dans la mer, une partie sera destinée à la réalisation de 6 kilomètres de canalisation pour acheminer les eaux usées du centreville et du port d’Oran vers les stations d’épuration. Il est également prévu la réalisation de 33 kilomètres de canalisation dans la daïra d’Aïn El Türck pour régler le problème des rejets des eaux usées et en particulier à la plage des Andalouses.

Sifi Fatima