Après l’alliance verte qui a décidé à une très large majorité de boycotter le gouvernement et non le parlement, quatorze autres partis politiques restant ont décidé le 20 mai 2012 de boycotter le nouveau Parlement élu et de créer un « front politique pour la sauvegarde de la démocratie ».
Même réunis, le FLN et le RND n’ont pas un nombre de voix assez conséquent.
Le problème stratégique posé eu égard au nombre de voix par rapport aux inscrits est que le parti FLN minoritaire 6,11%, majoritaire au nombre de sièges au niveau du futur parlement, même épaulé par le RND qui ne pèse plus lourd, 524.057 voix en régression par rapport à 2007, ce dernier peut-il mener les changements promis par le président de la république ?
1. Les partis suivants ont décidé de boycotter le parlement. Il s’agit pour les partis ayant obtenu au moins un siège du Front national algérien (FNA), nombre de suffrages recueillis : 198.544 nombre de sièges obtenus 09 ; le Front pour la Justice et le Développement FJD, nombre de suffrages recueillis : 232.676, nombre de sièges obtenus 07 ; le Parti El-fedjr el-Djadid, nombre de suffrages recueillis : 132.492, nombre de sièges obtenus 5 ; le Front du changement, nombre de suffrages recueillis : 173.981, nombre de sièges obtenus 4 ; le Mouvement des citoyens libres, nombre de suffrages recueillis, nombre de sièges obtenus 2 ; le Front national démocratique, le nombre de suffrages recueillis : 101.643, nombre de sièges obtenus 1 ; le Mouvement El-Infitah, nombre de suffrages recueillis 116.384, nombre de sièges obtenus 1. Pour les partis n’ayant obtenu aucun siège nous avons le Front de l’Algérie nouvelle (FAN), le Front de l’entente nationale (FEN), le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), le Parti de la justice et du manifeste, le Mouvement de la jeunesse démocratique (MJD), le Mouvement national pour la nature et le développement et le Front de la bonne gouvernance.
2. Le total des partis ayant eu des sièges ayant décidé de boycotter le parlement représentent sièges 29 nombre pour de voix 1. 075.351 soit 4,96% des inscrits, 11,51% des votants et 14,08% par rapport aux suffrages exprimés. Précisons que sur l’ensemble des partis ayant eu entre 1 et 6 sièges soit au total 51 sièges le nombre de voix a été de 2.430.584 voix, 1.106.221 de voix plus que le parti FLN et 1.906.527 de plus que le RND Les six autres partis n’ayant eu aucun siège doivent être comptabilisés dans l’ensemble des autres partis n’ayant eu aucun siège. Pour les partis n’ayant eu aucun siège ils représentent 1.366.656 voix donc plus que parti FLN et presque le triple du parti RND. Donc si l’on calcule le nombre de voix abstention, 12.307.800 plus bulletins nuls, 1.704.047, plus les partis ayant de sièges ayant décidés de boycotter -1075.351 plus les partis n’ayant obtenus aucun siège 1.366.656 nous aurons un total de voix de 16.453.854 voix sur un nombre d’inscrits de 21.645.841 donc 76,01% de la population algérienne n’étant pas représentée le FLN avec 6,11% de voix accaparant 43,75% de sièges et si l’on ajoute la dizaine d’indépendants qui devraient le rejoindre le parti FLN, donc la majorité absolu plus de 50% du parlement. Après le boycott du gouvernement par l’alliance verte dont le nombre de suffrages recueillis a été de 475.049 pour un nombre de sièges obtenus de 47 le problème posé est le suivant : que représentera également le futur gouvernement moins représentatif que l’actuel parlement déjà non représentatif.
3. Ces résultats, outre qu’ils traduisent une très forte démobilisation populaire, plus importante au niveau de la jeunesse qui majoritairement ne s’est pas rendue aux urnes, sont dus en grande partis au mode de scrutin. Du fait de la faiblesse de la culture politique, attiré surtout par l’appât du gain et des avantages, la majorité des partis n’a pas bien étudié la loi électorale en vigueur ayant accepté de jouer le jeu sans connaître les règles dont la majorité leur était défavorable. Et sans préjuger, pour certains cas, d’un coup de pouce d’une partie l’administration zélée, afin de renverser la tendance à la marge, encore faut-il avoir des preuves tangibles et avoir accès aux logiciels afin de réaliser les tests de cohérence par rapport aux registres. Tout s’est joué à la marge, c’est-à-dire ce que les politologues et économistes appellent le taux marginal. C’est que la loi électorale, dans ses articles 86 et 87 fixe la clé de répartition des sièges et son niveau, l’article 86 précisant la méthode de calcul du quotient électoral qui est le résultat du rapport entre le nombre des suffrages exprimés moins les suffrages des listes n’ayant pas franchi le seuil de 5% des voix et le nombre des sièges à pouvoir. C’est une division du nombre des suffrages exprimés moins le nombre des voix des listes en dessous du seuil de 5% sur le nombre de sièges ne reflétant donc pas le poids réel dans la société de chaque parti.
Dr Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités