Quel prochain rôle pour Ouyahia?

Quel prochain rôle pour Ouyahia?

Les résultats des élections législatives du 4 mai 2017 semblent réconforter davantage le directeur de cabinet de la présidence de la République et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia.

Un score qui laisse deviner le futur rôle qu’aura, au sein du sérail, celui qui se définit d’homme de sales besognes.



En vérité, Ouayahia avait d’habitude des problèmes au sein de sa famille politique et avec ses propres militants, avant de s’étendre aux postes qu’il occupait au sein de l’Etat, dont l’expérience des législatives 2012 en est un exemple illustratif. Rappelons que lors de cette joute électorale (2012), la deuxième force politique du pays n’avait obtenu que 68 sièges, contre 220 pour son rival, le FLN.

Ce qui aurait renforcé ses détracteurs et l’aurait affaibli, dont son ambition pour la présidentielle de 2014 -annoncée en 2013- lui aurait bien valu son poste de premier ministre au profit de Abdelmalek Sellal.

Contrairement au scénario de 2012, Ouyahia a été nettement réconforté en reportant un butin important de 97 sièges lors du scrutin du 4 mai 2017 (+29, 2012). La montée en puissance du RND est accompagnée d’une chute libre du FLN qui, malgré son statut de première force politique du pays, semble très affecté politiquement.

Si la récolte du RND demeure très appréciable, les acquis politiques de son chef restent aussi importants, ce qui lui donne un bol d’oxygène considérable lui permettant de faire face aux prochains défis en toute tranquillité, en l’occurrence l’Exécutif et la conservation de son statut à la tête du secrétariat général de son parti.

Etant donné il n’existe pas de loi obligeant le président Bouteflika à nommer un premier ministre issu de la majorité parlementaire (FLN), les chances d’Ouyahia de retrouver son ancien siège rue Dr. Saâdane demeurent intactes. Une occasion pour se réhabiliter après avoir scié, il y a cinq ans, la branche sur laquelle il était confortablement installé.

En effet, le nombre de sièges obtenus par le RND renseigne de la confiance dont jouit Ouyahia chez les décideurs, d’autant plus que le silence observé par ses opposants ne fait que confirmer cette approche.

La bataille qu’il ait menée pendant la campagne électorale aurait été programmée pour se déboucher sur un succès; un succès qui semble plutôt relatif dans la mesure où il dépend de la nature des défis qui l’attendent à l’avenir…Autrement dit, cette victoire est-elle un prélude à un éventuel rôle à jouer au sein du prochain gouvernement? Est-ce vraiment le poste qu’il vise, lui qui l’a déjà occupé à plusieurs reprises? Ou bien ambitionne-t-il de mettre la barre très haut, à savoir le palais d’El Mouradia, un poste qu’il n’a jamais occupé pendant toute sa carrière? En tout cas, il serait difficile de répondre à cette question du moins avant 2019!