Quel avenir pour le groupe El Khabar ?

Quel avenir pour le groupe El Khabar ?

groupe-AL-KHABAR-1-500x250.jpgLa décision aujourd’hui du tribunal administratif de Bir Mourad Raïs (Alger) d’invalider la transaction du rachat du groupe El Khabar par la filiale de Cevital, Ness-Prod, appartenant à l’homme d’affaire Issad Rebrab, ne mettra pas pour autant fin à ce feuilleton d’été qui promet des rebondissements.

C’est maintenant que des ennuis risquent de commencer pour El Khabar mais aussi pour Issad Rebrab. En effet, le verdict prononcé par juge Mohamed Dahmane signifie que le groupe El Khabar va reprendre son ancien statut de société par actions appartenant aux journalistes. Or, ces derniers ont déjà encaissé leurs dizaines de milliards auprès d’Issad Rebrab en contrepartie de la vente de leurs actions dûment certifiées par les autorités compétentes en la matière.

On voit mal comment les actionnaires, ayant empoché ce pactole, puisse le rendre au patron de Cevital. Ils se susurrent même que certains d’entre eux l’ont déjà fructifié sous forme d’acquisitions immobilières en Algérie et à l’étranger. Ce qui est de leur bon droit de disposer souverainement de leur argent. Pour Issad Rebrab c’est la quadrature du cercle. En plus du fait qu’il risque de ne pas pouvoir récupérer son argent, il se retrouve également et légalement évincé de la propriété de ce groupe de presse.

Une bataille perdue

En effet, le retour à l’état initial de la propriété veut dire que le patron de Cevital et sa filiale Ness-Prod, sont de fait éjectés d’El Khabar bien qu’ils aient injecté plus de 400 milliards de centimes. C’est une situation inextricable pour l’homme d’affaires qui subit une perte sèche pour avoir tenté de ficeler une transaction pat très nette aux yeux de la loi. La politisation et la mobilisation autour de l’affaire n’auront pas fait plié la justice qui a décidé, comme prévue, d’annuler ce marché.

Dans sa volonté de trouver une issue de secours, Issad Rebrab a proposé de mettre en bourse les actions du groupe El Khabar. Mais la justice lui a répondu qu’il n’avait plus le droit de le faire dès lors que l’affaire était en justice. Le feuilleton de la justice a certes connu son épilogue mais reste encore la lancinante question sur l’avenir du groupe El Khabar qui étouffe sous l’effet de la crise financière aiguë liée à l’effondrement du marché publicitaire.

Désarroi

D’où, que les actionnaires du groupe médiatique, vont ils ramener de l’argent pour le relancer ? Mais d’abord, les actionnaires ayant empoché l’argent de Rebrab vont-il accepter de le lui rendre et revenir à un groupe (El Khabar) à l’avenir incertain ? La situation parait très délicate, à moins qu’un nouvel actionnaire n’entre en scène pour sauver un journal d’une mort certaine. Ceci, d’autant plus que la chaîne KBC du même groupe vient d’être mise en demeure de régulariser sa situation en sollicitant un agrément au risque d’être refermée. Il va sans dire que les centaines d’employés du groupe El Khabar notamment les journalistes ont sûrement la peur au ventre face à des lendemains incertains. De quoi sera fait demain pour El Khabar ? Malin celui qui pourrait s’avancer.