A peine annoncée la semaine dernière, elle a suscité polémique et vives réactions parmi la communauté Maghrébine établie au Québec. Elle vient d’être retirée. En effet le gouvernement québécois fait marche arrière dans sa nouvelle politique d’immigration basée sur le quota. Une mesure jugée « discriminatoire » par les ONG maghrébines. Ladite mesure qui consiste à limiter le nombre d’immigrés sur le territoire Canadien à 50 000 par an pour la période 2012-2015.
La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil (photo) a annoncé mardi l’abandon de la politique des quotas sur les colonnes de « Journaldequébec.canoe.ca ». Elle a justifié le retrait de ce projet en déclarant que «l’acceptabilité sociale n’est pas là pour cette orientation. C’est perçu négativement comme étant discriminatoire (et comme si) on ciblait l’Afrique et les Maghrébins. Je ne suis pas à l’aise avec le fait que les gens ne soient pas à l’aise » reconnait la ministre.
Le printemps dernier, son ministère annonçait vouloir augmenter la diversité de l’immigration. Une proportion maximale de 30% des immigrants pourrait provenir d’un même « bassin géographique ». En 2010, 36,8% des immigrants accueillis au Québec venaient de l’Afrique, surtout du Maghreb. En vertu des nouveaux critères, il aurait donc fallu accueillir moins de Maghrébins pour les trois prochaines années.
Des associations maghrébines et musulmanes particulièrement Algériennes et Marocaines ont été les premières à réagir en s’opposant fermement à ce projet quand on sait que ces deux communautés arrivent en tête des nouveaux arrivants en provenance de l’Afrique du nord avec respectivement 5 654 et 4 442 personnes sur les 53 985 nouveaux immigrants enregistrés en 2010.
La mesure devrait faire baisser le nombre d’immigrants en provenance de l’Afrique de 7%. Le gouvernement avait avancé comme arguments, la croissance de la population en raison du phénomène d’un mini-baby-boom (hausse des naissances depuis 2003) et l’incapacité du gouvernement à assurer de l’emploi pour les nouveaux arrivants, pour justifier sa nouvelle politique. Mme Weil reconnaissait qu’il était «plus compliqué» d’intégrer les Maghrébins au marché du travail. Au Québec, le taux de chômage est présentement de 7,2%. Il est presque deux fois plus élevé chez les immigrants. Et depuis quelques années, il dépasse 20% chez les immigrants maghrébins.